Un grand déphasage entre la réalité et les mesures prises par l'Etat pour améliorer le quotidien de la population en situation de handicap au Maroc. C'est ce qu'appuie, encore une fois, l'Union nationale des associations œuvrant dans le domaine du handicap (UNAHM) qui déplore la faiblesse de l'aide sociale accordée par le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social pour la scolarisation des enfants souffrant de handicap. Tant attendue, cette aide ne concernera pas plus de 1% de cette tranche de la société. Il n'y a rien à célébrer pour la société civile. Elle estime qu'aucune de ses propositions n'a été retenue et ce, après avoir été entendue par le ministère de tutelle le 16 juin dernier à l'occasion d'une journée consultative sur le contenu du cahier des charges des conventions à l'amélioration des conditions de scolarisation des enfants en situation de handicap et à l'appui à l'insertion professionnelle et aux activités génératrices de revenus, toutes les deux financées par le Fonds de la cohésion sociale. Pour le financement de la scolarisation des enfants, 1% uniquement du Fonds de cohésion sociale sera consacré. Soit un faible budget de 25 millions de dirhams, de quoi couvrir 2.500 personnes en situation de handicap sur une base de 2 millions vivant au Maroc et surtout, de quoi se poser des questions sur «l'impact réel de ces projets sur les conditions des personnes porteuses de handicap mental dans notre pays que l'insignifiance de la part du Fonds de cohésion sociale qui a été réservée à la situation de pas de moins 2 millions de handicapés mentaux», s'insurge l'UNAHM. Que faut-il pour être éligible à cette aide qui oscille entre 824 et 1.200 dirhams ? Selon le ministère, deux critères doivent être remplis, à savoir être indigent et porteur d'un handicap lourd. Cette convention rend prioritaires à l'obtention de cette aide les enfants infirmes moteurs cérébraux et autistes ainsi que ceux vivant loin des grandes villes. «Les responsables de ces projets considèrent que la prise en charge d'un enfant handicapé coûte beaucoup plus cher dans les régions lointaines. Ils argumentent cela par le fait que les spécialistes qui ont à travailler avec ces enfants sont établis loin des petites villes et coûteraient dès lors plus cher. Pourtant une simple comparaison des grilles des salaires dans les villes montrerait que les salaires des professionnels exerçant leur métier dans les grandes villes sont beaucoup plus élevés dans les petites villes», précise l'UNAHM non sans pointer du doigt le ministère de tutelle. En effet, le travail du ministère sur ce dossier est jugé décevant et loin d'être en conformité avec la réalité à laquelle fait face cette population sur le terrain. Cette convention, ajoute-t-on, n'apporte comme réponse qu'un projet pour l'amélioration des conditions de scolarisation et non de prise en charge et reste vide de tout engagement sur un calendrier précis d'appel à projets, d'octroi et de versement adaptés aux périodes d'inscription et à l'année scolaire. «Sans quoi les associations ne pourraient respecter les procédures exigés par le cahier des charges de ladite convention ni payer le personnel qui encadre les bénéficiaires», ajoute la même source.