Après plusieurs mouvements de protestation, les enseignants-chercheurs décident la rétention des notes des examens de juin. Retour sur ce bras de fer. La tension monte. Les enseignants-chercheurs, lauréats des universités françaises, ne veulent pas lâcher du lest. Après les sit-in observés devant le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, ils passent à une autre étape de protestation. Ne plus livrer les notes des examens universitaires écrits de la deuxième session, jusqu'à l'ouverture du dialogue avec les responsables du ministère de tutelle, souligne El Houcine Diane, chef de département de langue et de littérature françaises à la faculté des lettres et sciences humaines d'Agadir. A propos du communiqué du ministère de l'Enseignement supérieur qui appelle ces enseignants à «se conformer à la loi, à respecter la décision de la cour suprême et à prendre en considération l'intérêt des étudiants et des établissements universitaires », M. Diane indique que le communiqué en question reste flou parce qu'il ne précise pas les dossiers qui ont été résolus dans ce bras de fer qui remonte à plusieurs années. Dans le même sens, un autre membre de l'Association marocaine des enseignants chercheurs lauréats des universités françaises (AMECLUF) ajoute que le verdict de la cour suprême a statué sur la non rétroactivité des lois, mais il a bien précisé que la question des équivalences, revendication principale, demeure des attributions du ministère de l'Enseignement supérieur. Cela revient à dire que la balle est renvoyée dans le camp du département de Najib Zérouali, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Il est à souligner que cet état de choses aura des répercussions négatives sur les étudiants de toutes les facultés du Royaume, hormis Rabat, où ces enseignants ont opté pour la rétention des notes. Certains attendent impatiemment les résultats des examens pour pouvoir s'inscrire dans d'autres universités, nationales ou étrangères. D'autres se trouvent contraints de garder leurs loyers loués dans les parages des universités, même si l'année universitaire est achevée. Etudiants et enseignants attendent. Les uns attendent une décision du département de tutelle, les autres attendent les résultats de toute une année de labeur. C'est le sujet qui anime maintenant les discussions des deux parties. Les choses risquent de dégénérer.