Le chanteur français Johnny Hallyday ne désire plus produire ses disques chez Universal. Il veut rompre avec cette maison de disques car il lui reproche de l'avoir enfermé dans une spirale infernale de prêts. Depuis près de quarante-deux ans, la maison de disques universel et Johnny Hallyday ont longtemps collaboré. Cette collaboration portait sur un millier de titres environ. Cependant, le 5 janvier 2004, Johnny Hallyday a annoncé sa décision de démissionner. Ce chanteur a jugé qu'il était exploité par sa maison de disques. «Vous rendez-vous compte que s'il m'arrivait malheur aujourd'hui, je ne laisserais rien à mes enfants?» C'est ainsi que Johnny Hallyday a justifié sa décision de démissionner en janvier 2004. Depuis ce jour un conflit est né entre Johnny Hallyday et Universal. Cette maison de disques a quant à elle déclaré : «Johnny est un flambeur. Il lui est arrivé souvent d'avoir des problèmes d'argent et nous l'avons toujours aidé, notamment par quelques prêts énormes.» Le 24 juin, devant le Conseil des prud'hommes de Paris, Johnny Hallyday réclamait des dommages et intérêts pour un montant de 50 millions d'euros. Il a par la même estimé avoir été privé d'une partie importante de ses revenus. Il déclare dans ce sens : «C'est mon œuvre, c'est ma vie, c'est ma vie privée qu'ils m'ont volées. Quarante-trois ans de métier!» avait-il dit à l'époque. Son avocat, Me Verechia, demandait aussi que le dernier contrat de son artiste, datant du 9 décembre 2002 et portant sur six disques à venir, soit déclaré nul car, disait-il, il comporte des clauses jugées désavantageuses par l'artiste. Enfin, ce lundi 2 août, le Conseil des prud'hommes de Paris a donné partiellement raison à Johnny Hallyday. Ce conseil a ordonné à Universal de "restituer" à Johnny Hallyday toutes les bandes originales de ses chansons et demandé une expertise sur le contenu des contrats qui lient le chanteur à sa maison de disques. En outre, Johnny Hallyday devra tout de même, réaliser encore un album pour Universal au lieu des six prévus dans le contrat. Cet album sera commercialisé en fin 2005. Cependant, la question des 50 millions d'euros de réparation n'a pas encore été abordée. Un expert a été chargé par le tribunal d'analyser chaque prêt et le pourcentage de la compensation. Une compensation opérée par Universal Music sur la rémunération du chanteur, et comparée avec les taux en vigueur sur le marché bancaire. Cet expert doit rendre ses conclusions avant le 15 mars prochain. Mais le plus important, dans la décision tombée ce lundi matin, c'est que Johnny Hallyday va, en tout cas, récupérer la propriété de ses enregistrements. Avant le 31 décembre 2005, Universal devra rendre à Johnny Hallyday les bandes-mères de ses chansons, depuis les origines, au début des années 60. A l'instar de Johnny Hallyday, plusieurs artistes se sont estimés floués par leurs maisons de disques et l'avaient déclaré. La décision du Conseil des prud'hommes de Paris risque de les satisfaire. Elle risque surtout de faire jurisprudence car les pratiques en vigueur dans l'univers du disque voulaient, jusqu'à ce jour, que les producteurs soient les propriétaires des bandes. Ici l'artiste n'est considéré que comme un employé engagé par le producteur. Du coté d'Universal, cette maison de disques s'est dit «meurtrie» par cette décision et dénonce le «procès de l'ingratitude«. Elle estime que Johnny lui doit en grande partie la poursuite de sa carrière malgré ses errements dans la gestion de ses biens et qu'il avait sollicité lui-même, «et avec insistance» les prêts sur lesquels porte le litige. En somme Johnny Hallyday a obtenu partiellement gain de cause, il pourra de ce fait récupérer les bandes originales de ses chansons en attendant d'être remboursé. Affaire à suivre…