C'est en ces termes que Hassan Sentissi, président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), analyse l'impact de l'accord d'Agadir sur les échanges entre les pays membres. Le tableau semble être fade pour la communauté des exportateurs qui, en marge d'un séminaire portant sur le bilan et perspectives de l'accord, affiche son insatisfaction quant au niveau du flux commercial réalisé entre le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. «Les échanges sont en deçà de l'important potentiel détenu par les quatre pays signataires», regrette M. Sentissi. Les difficultés persistent donc, bloquant ainsi les opportunités économiques offertes par ledit accord. L'accord d'Agadir, dont l'application effective date de 2007, avait pour ambition non seulement d'accroître les échanges entre les pays signataires mais aussi une meilleure commercialisation de leur produit sur le marché européen. Or, la réalité sur le terrain reste contrastée. «L'évaluation de l'impact de l'accord d' Agadir ne doit pas être limitée aux échanges commerciaux entre le Maroc et les pays membres mais elle doit englober, également, l'analyse de l'impact sur les exportations vers l'Union européenne», recommande le président de l'Asmex. Parmi les urgences relatées par M. Sentissi figure la mise en place d'un organe de contrôle et d'arbitrage. Le but étant de supprimer toutes les barrières non tarifaires et les pratiques restrictives opérées par les pays signataires. La compétitivité des coûts de facteurs demeure, également, un handicap pour les exportations marocaines en comparaison avec la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. L'absence d'études d'opportunités sur les marchés de la zone est également citée comme obstacle. «L'absence d'un outil d'information et d'un dispositif de veille économique et commerciale au niveau de la sous-région ne permet ni la transparence ni l'évaluation fine et objective de l'impact de l'accord sur le plan économique global et au niveau sectoriel», relève-t-on de Hassan Sentissi. Les exportateurs ont, par ailleurs, souligné que «la coexistence des libres-échanges bilatéraux avec les pays de la zone Quadra et de l'accord d'Agadir est source de certaines complications pour les opérateurs économiques». Et d'ajouter «qu'il est temps d'utiliser un accord qui s'inscrit dans un cadre global en vue d'éviter la superposition des régimes découlant des différents accords conclus». Dans leur plaidoyer, les exportateurs ont appelé à doter, dans un futur proche, les entrepreneurs marocains de plus d'atouts et d'efficience sur les marchés de la zone. Ils invitent, en outre, le comité exécutif de l'accord d'Agadir à comparer les structures des prix dans les quatre pays signataires afin de dépasser le problème de la compétitivité.