Les directeurs des ressources humaines ne sont pas toujours sensibles à ce nouveau moyen qui permet le développement personnel des équipes et donc une meilleure performance en entreprise. Les coachs sont donc obligés de sensibiliser davantage cette population qui demeure le principal prescripteur de la commande d'une formation dans le domaine. En attendant, les spécialistes en coaching ne se ressemblent guère… Ils se démarquent chacun par leurs prédispositions intrinsèques. Et les résultats de leurs missions d'expertise y sont étroitement liés. Il n'y a, en effet, pas de secret. Une personne bien outillée et dotée des qualités intrinsèques augmente les chances aux personnes qui s'y essaient à accéder à un épanouissement. Car ouvrir les tiroirs du subconscient est dangereux. La personne qui prend le risque de le faire se doit de bien maîtriser les techniques pour ne pas créer plus de dégâts que les refoulements ont déjà faits. Et ce n'est qu'en accumulant les formations et l'expérience sur l'être humain que le coach arrive à faire dépasser ce cap aux équipes… Sa personnalité demeure toutefois la base de son développement propre. Car généralement un coach passe lui aussi par des phases de recul et de prise de connaissance de sa propre personne avant de se spécialiser dans ce domaine s'il en fait sa destinée. Car plus qu'un métier, le coaching est une passion. Pour l'un ou l'autre partie, les séances de coaching retentissent sur l'un et l'autre… Catherine Sékou, fondatrice du cabinet Chrysalis, en est plus que consciente. Un regard sincère, une voix claire et une aisance à briser la glace avec son interlocuteur, l'experte a choisi sa trajectoire, après avoir été institutrice dans un lycée français au Maroc. Ses penchants ne datent pas d'hier. Une licence de psychologie et une maîtrise de lettres lui permettent très vite de choisir le chemin du coaching par passion et par conviction profonde. Née d'une mère bordelaise et d'un père nigérien médecin, Catherine a très vite compris les atouts de la psychologie médicale… Mais compte tenu de la très forte résistance dans les pays méditerranéens aux psychiatres, le coaching devient une thérapie de base qui permet de dépister bien des problèmes intrinsèques chez l'humain. «Au-delà de ma formation de base, je suis allée d'un cadre de référence liée à la PNL et l'analyse transactionnelle en passant par le Process Communication (PCM) pour me spécialiser dans l'approche appelée Element Human, créée par Williams Shutz qui m'a séduite», confie Catherine Sékou. Pionnière au Maroc dans cette approche, Catherine est devenue distributeur de référence dans les modules en intra et extra entreprises dans le domaine. L'approche globale de Shutz retenant comme principe que «la majorité des organisations passe par l'estime de soi». A partir de là, l'Institut de Coaching au Maroc a été créé pour dispenser cette approche américaine. Sanctionnée par un diplôme, la formation dure 20 mois; les 10 premiers mois représentant plus un travail sur soi-même. L'école est le fruit également de l'association de deux approches, grâce à l'expertise de Nadia Jellal dans le PCM. Toujours est-il que les entreprises demeurent encore frileuses face à ces méthodes encore peu connues au Maroc. «Cela dit, les individus veulent se développer et commencent à s'intéresser à ce genre de méthodes». Le capital humain est au cœur de l'organisation. Partant de là, la maîtrise de soi et la maîtrise relationnelle sont deux éléments qui conditionnent la performance de l'entreprise au-delà du produit et des processus qui lui sont liés. «Les organisations doivent avoir le courage d'investir dans le capital humain. Et la formation devra commencer par les comités de direction». Le message de Catherine Sékou en direction des managers est clair. Une question demeure. Le vide juridique autour de la profession ne ralentira-t-il pas les efforts des plus à cheval sur l'éthique face à des gourous ? La question reste ouverte même si une association a été créée pour essayer de trouver un cadre déontologique clair. Les enjeux sont clairs.