Najia Mahadji est une artiste contemporaine qui, de par sa biographie et ses œuvres, synthétise l'Orient et l'Occident. Cette artiste franco-marocaine offre des œuvres lumineuses. Elles se situent entre le dessin et la peinture, l'intuition et la réflexion, la perception et la mémoire. Dans ce sens, les travaux de cette artiste sont dévoilés à travers une exposition rétrospective intitulée «20 ans d'œuvres», prévue jusqu'au 22 avril à la galerie d'art l'Atelier 21. En effet, «20 ans d'œuvres» retrace plusieurs périodes de l'artiste. Elle donne à voir ses anciennes séries comme Chaosmos, Pivoines, Grenades, Arborescences, ainsi que des toiles plus récentes comme Enroulement, Mystic Dance ou Drapés. «… L'idée qui a présidé à ce choix est de montrer le lien qui existe entre toutes les périodes pour donner à voir le fil conducteur du travail sur une vingtaine d'années… C'est le désir de synthèse qui existe chez moi depuis toujours de faire le lien entre l'Orient et l'Occident, entre culture occidentale et cultures extra-européennes. Plus qu'un simple désir, c'est l'expression d'une nécessité. Celle de faire une synthèse entre des éléments qui, d'habitude, sont séparés, comme la peinture et l'architecture, le dessin et la danse, le trait et le son, etc.», explique Najia Mehadji dans son entretien avec l'historien et critique d'art Philippe Piguet. Il faut dire que dès les années 80, l'œuvre de Najia Mahadji allie l'art contemporain à des éléments de l'art islamique. La coupole, le polygone, le floral, l'arabesque ou la calligraphie, au bénéfice de nouveaux concepts et de nouvelles formes au sein desquels l'artiste invente son propre style. D'ailleurs, son travail sur toile au début a été une longue quête de la couleur, ainsi qu'une réflexion sur la trace et la ligne qui continue encore aujourd'hui. «Je n'utilisais pas les matériaux et les supports traditionnels de la peinture mais du papier d'imprimerie, des encres sérigraphiques, de la toile brute, de la colle et de l'enduit ; des moyens réduits, pauvres, qui me rendaient plus libre». L'exposition comporte également une série de ses derniers travaux d'où émerge une «calligraphie» au féminin, à la fois charnelle et spirituelle. «Mes derniers travaux s'appuient sur la continuité de la ligne dans une sorte de «calligraphie du corps» où la réversibilité dehors/dedans joue un rôle primordial». Il est à noter que Najia Mehadji a vécu son enfance et son adolescence à Paris, séjournant régulièrement à Fès dont sa famille est originaire. Diplômée de l'Université Paris 1 et de l'Ecole des Beaux-arts de Paris, ses œuvres font partie de nombreuses collections dont le Palais Royal, le Musée d'Art Moderne et Contemporain du Centre Georges Pompidou en France, l'institut du Monde Arabe et le Musée des Beaux-Arts de Caen en France.