Une immense clameur de joie a salué la performance des sénégalais tout au long de cette folle journée. "On est champions, on est champions", lançaient les supporteurs drapés aux couleurs nationales, en courant dans les rues de la capitale, au son des klaxons de voitures et des cloches de la cathédrale. Ce dimanche, une immense clameur de joie a salué à Dakar le "but en or" d'Henri Camara face à la Suède et qui a permis au Sénégal de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde. Une première historique. Par cette victoire, le Sénégal, parfait outsider, qui participe pour la première fois de son histoire à une phase finale de coupe du monde, rejoint dans les annales du football africain le Cameroun, seule équipe africaine à avoir jamais atteint, en 1990, ce stade de la compétition. Et depuis le début du tournoi et la victoire des "Lions" face à la France (1-0) en match d'ouverture, le 31 mai, les Sénégalais sont aux anges, désormais convaincus que rien ne peut plus arrêter leur équipe. Et l'ambiance été a son comble ce jour-là. Comme mort pendant le match, sauf lorsque le premier but a été marqué par le Sénégal, le centre-ville a soudain explosé à la fin de la rencontre, débordant de gens encore abasourdis par ce but en or fatal aux Suédois. Un quart d'heure plus tard, plusieurs centaines de personnes s'étaient déjà massées aux grilles du palais présidentiel, attendant que le chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, vienne partager avec eux la joie de cette qualification historique. En face de la présidence, assis sur un muret, un supporteur, chapeau, maillot et cyclomoteur aux couleurs de ses héros, pleure, sans rien dire, incapable de se lever. Une jeune femme est comme en transe, les bras levés au ciel. Dans la rue, les commentaires de joie fusent de partout. "Merci, merci", lance un supporter, sans trop savoir à qui dire merci, sinon à Henri Camara, qui a marqué dimanche les deux buts sénégalais et dont le nom était scandé par les supporteurs déchaînés. "Ah, vraiment, c'était dur. Celui qui a marqué les deux buts, il faut lui donner beaucoup d'argent, beaucoup d'argent", lance un autre. Peu à peu, des milliers de dakarois en fête sont descendus dans la rue, pour un dimanche de folie. Une frénésie collective qui a dépassé les frontières sénégalaises, à l'image des manifestations de joie qu'a connue la capitale gabonaise Libreville. Et aujourd'hui, les Sénégalais sont plus que jamais confiants : "Prochaines victimes : le Japon, l'Angleterre, l'Italie en finale", indique un écriteau sur un trottoir de la place de l'Indépendance au centre de Dakar. Pourquoi pas…?