Le peintre Abdellatif Zine a fondé un nouveau concept artistique dont il attend qu'il transforme les arts plastiques dans le monde. Sport'art est le nom de cette théorie à laquelle des tennismen marocains se sont déjà prêtés. Zine projette de la remettre en pratique par la réalisation de la plus grande toile dans le monde. Le peintre Abdellatif Zine va encore une fois faire parler de lui. Il a en tête un projet gigantesque dont il attend qu'il révolutionne l'histoire de l'art. Dans sa conversation, les termes “première mondiale”, “Guinness record”, “expérience inédite”, reviennent continuellement. L'intéressé ne fait qu'une bouchée des hyperboles, convaincu de l'aspect innovant du concept artistique qu'il vient de fonder. Sport'art est le nom de cette théorie artistique révolutionnaire. «Elle s'inscrit parfaitement dans ce que j'ai fait jusque-là. Elle participe de l'art total. Après le trans'art, salué par de célèbres critiques internationaux, et music'art, je crée une nouvelle approche artistique ! Le Sport'art consiste à immortaliser les marques de la vigueur physique par le biais de la peinture !», explique l'intéressé. Cette approche allie donc le sport à la peinture. Elle combine le mouvement des athlètes avec le geste plastique. Les trois mousquetaires du tennis national ont eu l'honneur d'entrer dans le cercle très fermé des personnes immortalisées par Abdellatif Zine. Au complexe Al Amal à Casablanca, Zine a fait un feu d'artifice à la victoire du Maroc sur l'Angleterre en coupe Davis. Il a recouvert d'une toile blanche le mur d'entraînement et le sol sur lequel rebondissent les balles. Hicham Arazi, Younes El Aynaoui et Karim Alami se sont prêtés ensuite à une séance d'entraînement inédite. Les balles qu'ils envoyaient avec force contre le mur étaient enduites de peinture fraîche. Elles s'imprimaient une première fois sur le mur, avant de laisser une seconde marque sur la terre. Cette séance, haute en couleurs, a dû plaire aux joueurs. Ils ont immortalisé d'innombrables impacts ronds. Le peintre Zine est intervenu après pour hausser au rang d'œuvre d'art les empreintes des balles. Il a sélectionné les zones plastiquement riches et les a découpées pour confectionner trois tableaux sous forme d'une raquette. Nos trois mousquetaires ont été remerciés chacun par une raquette aux couleurs arc-en-ciel. Il ne faudrait pas toutefois croire que le Sport'art se limite à des œuvres de petite taille. Zine veut réaliser une toile de 9000 m2. Peut-être la plus grande peinture de toute l'histoire de l'humanité. Comment et où ? Zine a ficelé depuis longtemps son projet. Bien plus, il veut en faire un événement-phare de la candidature du Maroc pour accueillir le Mondial 2010. Il a déjà adressé un dossier au comité de candidature marocaine pour l'organisation de l'événement. La pelouse d'un stade de foot sera recouverte d'une gigantesque toile. Les stars du football marocain laisseront dans les vestiaires leurs godasses pour chausser des espadrilles. Ils tremperont leurs pieds dans des seaux de peinture avant d'entrer sur le terrain. Les dribles des joueurs seront complices du mouvement de la peinture. Au final, les joueurs laisseront une œuvre monumentale qui fera événement et pourra constituer l'une des cartes majeures, selon son concepteur, pour multiplier les chances du Maroc relatives à l'accueil du Mondial. Voilà ce que nous promet Abdellatif Zine, un artiste rempli par une énergie peu commune et qui est persuadé d'être investi d'une mission pour le salut des arts plastiques au Maroc. L'homme est un grand créateur d'événements. Rien ne lui fait peur. Pas même le ridicule ! Et c'est en cela justement qu'il arrive à aboutir des projets sur la réussite desquels personne n'aurait parié un dirham. Qu'on aime son art ou qu'on le prenne pour un philistin, Abdellatif Zine est l'un des principaux animateurs de la vie artistique au Maroc. Il faudrait s'y faire et accepter qu'il est une personne toute désignée pour scier à mort les membres de la FIFA. Il ne faut pas s'étonner qu'ils se décident de nous céder le Mondial, rien que pour ne plus avoir affaire à Zine.