Coup de tonnerre dans le groupe A. Le champion du monde en titre, la France est éliminée dès le premier tour après sa défaite face au Danemark. La stupeur et la consternation ont envahi Paris où il y a quatre ans ces mêmes Bleus avaient pris la souveraineté du football mondial. Stupeur et consternation à Paris. La France n'est plus souveraine alors qu'elle a régné sur le football depuis 1998 quand elle s'est adjugée le titre mondial dans la capitale française. La défaite des Tricolores face au Danemark (0-2) est venu s'ajouter à celle du Sénégal pour signer une disqualification que les Français qualifient de honteuse. Pour une surprise, c'en est une même si le public et la presse de l'Hexagone ont continué à croire au miracle en espérant une victoire sur le Danemark. La rentrée tellement attendue de Zidane n'a pas changé d'un iota le jeu décousu des Bleus qui ont beaucoup perdu de leur enthousiasme et de leur savoir-faire technique et tactique. Pis encore, en se faisant éliminer dès le premier tour, les tenants du titre ont réalisé de tristes records. En n'inscrivant aucun but durant le Mondial, ils ont réalisé une contre-performance qui n'a jamais été enregistrée par une équipe championne du monde depuis la création de la coupe du monde en 1930. D'autre part, c'est la première fois depuis 1966 qu'une équipe tenante de titre est éliminée au premier tour comme le fut le Brésil lors du Mondial d'Angleterre. Le sectionneur français, Roger Lemerre ne pouvait que faire ce constat amer : "on n'a pas été à la hauteur. Il n'y a rien à dire. On ne méritait pas de se qualifier. C'est la sanction du sport". C'est le moins que l'on puisse dire quand on sait que la France s'est classée dernier de son groupe alors que le Danemark et le Sénégal se sont qualifiés pour le deuxième tour. Il faut avouer qu'à part les supporters des Bleus et l'optimisme légendaire des médias français, personne ne croyait à la résurrection des Tricolores. Le coup des Lions du Sénégal avait sonné le glas avant que le match nul contre l'Uruguay ne vienne confirmer la mauvaise passe de la sélection française. Quand on ne marque pas, on ne gagne pas. Et puis l'évolution du football moderne a appris aux techniciens et aux observateurs avisés qu'il ne faut jamais miser sur le génie d'un seul joueur. Fini le temps où des virtuoses comme Pelé, Maradona, Cruyff, Platini et autres pouvaient faire à eux seuls la différence. Le football moderne est devenu plus collectif que jamais avec des schémas tactiques qui font prévaloir la valeur du groupe sur la technicité avérée d'un joueur aussi doué soit-il. Et puis il faut convenir que la sélection de Lemerre n'est pas celle d'Aimé Jacquet tellement la différence entre ces deux hommes est criarde. Encore faut-il rappeler que la plupart des joueurs français arrivent en fin de cycle aussi bien par l'âge que par l'usure des championnats de plus en plus infernaux. Cette méforme a été pourtant palpable lors des matchs de préparation des bleus qui ont été défaits chez eux par la Belgique et malmenés par la Russie. Zidane en superforme n'aurait rien changé à la donne d'une France impuissante et qui n'est plus souveraine dans son football. Les Vieux champions ont livré leur dernière bataille face au Danemark. Ils l'ont perdue. Place à une nouvelle génération.