Le parti de l'Istiqlal appréhende les élections avec confiance même s'il aurait préféré un mode de scrutin à la plus forte moyenne. Tout comme le PJD qui craint un découpage électoral taillé sur mesure et reporte son alliance avec l'Istiqlal après les élections. Dans l'émission «Likaa Maftouh» diffusée par la TVM ; le ministre istiqlalien, My Mhammed Khalifa, a catégoriquement réfuté l'idée de l'existence de partis traditionnels et de partis modernes. Concernant l'étiquette que l'on colle au PI, Khalifa a clairement remis les pendules à l'heure : «le parti de l'Istiqlal est fièrement le parti du passé, tout comme il est par excellence le parti du présent et de l'avenir». C'est indéniable. Mais personne parmi les dirigeants de ce parti n'a jamais contesté l'idéologie conservatrice qui lui est attribuée depuis des lustres. Voire. Quand le secrétaire général du Mouvement Populaire, Mohand Laenser a qualifié, il y a quelques années, le PI de parti de la droite, aucun de ses leaders n'a riposté. Il reste que le PI est solidement ancré dans bien de régions du pays et ce malgré les aléas de ses multiples participations dans le gouvernement. Même aujourd'hui au temps de l'alternance, son leader, le ministre Abbes Fassi, continue à se démarquer de ses pairs de la majorité gouvernementale. La stratégie du soutien critique que les Istiqlaliens ont adopté depuis l'avènement de l'alternance semble taillée sur mesure à leurs ambitions électorales. Tout comme leur flirt avec les islamistes qui sied aux fondements de ce parti établis bien avant l'indépendance. C'est pour cela peut être que ses dirigeants sont confiants quand ils abordent les prochaines échéances électorales même s'ils ont affiché des réserves sur certains détails du mode de scrutin par liste. Comme l'Istiqlal a été toujours un parti organisé au niveau de ses structures et du respect de la hiérarchie, ses dirigeants ont constitué une commission des élections pour préparer ces échéances le plus minutieusement possible. Cette commission est chargée, entre autres, par le comité central de séléctionner les candidats aux législatives selon des critères bien définis. Les têtes de liste seront choisies selon leur age, diplômes, ancienneté dans la députation, popularité dans la région avec une notation de trois point pour chaque critère requis. Certes cette procédure ne va pas plaire à tout le monde, mais comme on connaît l'esprit de discipline qui règne dans ce parti, la contestation sera réduite à la portion congrue. Comme toujours. Le député Moulay Larabi Zerouali, en est convaincu quand il affirme: «Nous abordons ces élections avec beaucoup de confiance et de sérénité même si nous aurions aimé que le mode de scrutin par liste soit appliqué à la plus forte moyenne, comme nous l'avions proposé, et non pas au plus fort reste. Ceci étant il faut rappeler qu'un parti qui se respecte ne se manifeste pas au seuil des élections seulement, mais il s'y prépare par le travail quotidien auprès de la population». Le temps nous le dira au soir du vendredi 25 septembre quand les urnes auront divulgué leurs contenus. La donne est plus claire et peut se vérifier quant à une quelconque alliance du PI avec les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).Son secrétaire général-adjoint, Saad Eddine Othmani, est on ne peut plus formel sur ce sujet : «Il n'y aura pas d'alliance avec le parti de l'Istiqlal, du moins pas avant les prochaines élections. C'est le conseil national du PJD qui a décidé de ne discuter de cette alliance qu'après les prochaines échéances.» Voilà qui est clair, tout comme la position du PJD sur le scrutin de liste qu'il a cautionné sans réserve à condition, bien sûr, que les élections soient transparentes. Reste le découpage électoral qui est très appréhendé par les dirigeants du PJD et sur lequel ils affichent des craintes. C'est en tous les cas ce qu'affirme Saad Eddine Othamni : «Nous avons des craintes sur le découpage électoral qui risque d'être taillé sur mesure sur certaines personnalités ou carrément sur certains partis. Autrement si les élections sont transparentes et si le découpage électoral est objectif, nous estimons qu'il n'y aura pas de surprises majeures dans les prochaines échéances. » C'est dire qu'aussi bien au sein de l'Istiqlal que du PJD, on affiche une sérénité à toute épreuve tout en maintenant la veillée d'armes.