En rendant son tablier à Kofi Annan, le 11 juin 2004, James Baker a manifesté sa lassitude au terme de sept années d'efforts infructueux pour résoudre un conflit vieux de trente ans. Chronologie d'un litige fabriqué de toutes pièces. Le dernier compromis, proposé en mai 2003 par l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, suggérait de faire du Sahara une région autonome du Maroc pour une durée de cinq ans, période à l'issue de laquelle aurait lieu un référendum. Les habitants de ces provinces marocaines retrouvées, suite à la glorieuse Marche Verte de 1975, devraient alors choisir entre le maintien de l'autonomie, l'indépendance, ou l'intégration au Maroc. Le Front Polisario et son allié algérien ont accepté ce plan, mais le Maroc l'a rejeté, et pour cause. La position du Maroc concernant le dossier du Sahara est sans ambiguïté : le Sahara est Marocain et le restera. Le Royaume a en grande partie bâti son identité sur l'intégrité de son territoire, notamment en ce qui concerne les provinces du Sud. Entre 1953 et 1974, le Sahara, sous domination espagnole, représentait déjà un enjeu de lutte de libération menée par le Maroc pour le parachèvement de son territoire. Récemment, les dirigeants de onze partis politiques ont unanimement exprimé, le 13 mars 2004, " leur rejet de toutes les manœuvres des ennemis de l'unité territoriale qui persistent dans leurs vaines tentatives visant à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume " Auparavant, SM le Roi Mohammed VI a jugé, en novembre 2002, "obsolète" et "inapplicable" le référendum d'autodétermination prévu par l'ONU. Le référendum a été constamment repoussé depuis 1991, notamment en raison de divergences sur la composition du corps électoral. Le 27 février de la même année, visite du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, dans les camps de réfugiés du front polisario, la première d'un président algérien. Auparavant, le 19 février, face à l'impasse du conflit, le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, présente quatre options : l'organisation d'un référendum, la mise au point d'un statut d'autonomie, le partage du territoire et le désengagement de l'ONU, option refusée par le Conseil de sécurité. Les 1er et 2 novembre 2001 : première visite au Sahara de SM le Roi Mohammed VI depuis son intronisation en 1999. Le 29 juin 2001, l'ONU adopte une résolution de compromis qui encourage le Maroc et le front polisario à discuter du plan de l'ONU sur une autonomie du Sahara, tout en maintenant l'option du référendum. Refus du polisario. Bien avant, le 28 juin 2000, échec des négociations à Londres sous l'égide de James Baker, le polisario rejetant l'examen d'une "troisième voie" prévoyant une autonomie du Sahara. Le front polisario rejette toute autre solution que le référendum. Le cessez-le-feu sous la surveillance de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) remonte au 6 septembre 1991, alors que le 30 août 1988, le Maroc et le polisario acceptent un plan de paix de l'ONU prévoyant l'instauration d'un cessez-le-feu et la tenue d'un référendum d'autodétermination. Toutefois, une date de taille à retenir : le 16 octobre1975, la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye reconnaît l'existence de liens ,pendant la colonisation, entre le Sahara, le Maroc et la Mauritanie.