Le Conseil national de l'association «Alternatives» a organisé, vendredi 16 juillet, sa seconde réunion pour l'année 2004 dans un centre de conférences à Casablanca. La réunion a connu la participation d'un parterre d'intellectuels avec un menu basé sur le débat. Au tout début, c'est le président d'Alternatives, Driss Benali, qui a pris la parole en exposant un certain nombre de réflexions sur la situation politique actuelle dans notre pays. L'orateur est revenu sur les différentes étapes qui ont marqué la vie politique au Maroc depuis l'indépendance. Les efforts modernisateurs, menés par le Royaume sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, ont ainsi été mis en exergue, tout en rappelant que le Maroc vit une phase de mutations historiques qui le mèneront vers la modernité. M.Benali a signalé que la période la plus marquante côté réformes a commencé il y a près d'une vingtaine d'années. Décentralisation, début de l'Etat de droit, réformes constitutionnelles (1993, 1996), arrivée au gouvernement des partis de l'opposition. Bref, un ensemble de tournants qui marquent la rupture avec une situation antérieure caractérisée par la continuité sans changement. Concernant la démocratisation, la volonté inébranlable de S.M le Roi à mener à bien le processus est un fait. Cependant, le Maroc a encore besoin de l'émergence de nouvelles forces politiques mieux engagées en faveur de ce projet de société. Malheureusement, ces forces sont encore à l'état embryonnaire et le seul recours demeure celui du consensus positif et évolutif. S'ajoute à cela l'existence de forces de résistance au changement, a expliqué M.Benali, qui «pèsent comme l'épée de Damoclès» sur la tête des démocrates. Il s'agit du «péril vert», à savoir les islamistes et du péril «sécuritaire». Mais les événements du 16 mai ont démontré, poursuivit le président d'Alternatives, que la «base» du peuple marocain est bien consciente des acquis réalisés par le Maroc en matière de démocratisation. C'est le seul pays arabe où la population est descendue en masse dans les rues pour dire «non» au terrorisme, et par la même occasion de dire que le peuple marocain n'est pas près de laisser le régime seul, affronter cette menace. «Le Maroc n'est pas le Moyen-Orient» conclut M.Benali. Prenant la parole, Abdelali Benamour, président fondateur de l'association, fit une remarque pertinente. Il a déclaré que «les forces vives du Maroc sont devenues maîtresses en matière d'analyse. La situation du pays est décortiquée dans tous ses recoins, mais il n'y a pratiquement pas de propositions, ou presque». Le pays a besoin d'un gouvernement fort, issu d'une coalition des forces de progrès et de modernité, gouvernement structuré autour d'une base programmatique et d'un plan d'action cohérent et transparent. D'autres sujets ont été évoqués comme la problématique de la pauvreté, et la réforme du statut de la femme. Ce qui a incontestablement marqué cette réunion, c'est la franchise avec laquelle les intervenants ont traité de divers sujets qui préoccupent les citoyens marocains.