C'est du moins l'idée défendue par le ministre de l'habitat et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, lundi dernier au siège du Groupe Al Omrane. «Le principal obstacle auquel nous devons faire face concernant le programme Villes sans bidonvilles est simple : nous n'avons pas l'art et la manière d'aborder la population», a déclaré le ministre, expliquant que cela donnait lieu à des rumeurs et des surenchères qui retardaient l'action du ministère. «La clé de voûte de ce programme est avant tout l'adhésion des personnes concernées par le relogement», a-t-il souligné. Le gouvernement semble, donc, avoir trouvé la solution à ce problème dans la forme d'une convention de partenariat entre le Groupe Al Omrane, bras armé de l'Etat dans le secteur de l'habitat et de l'aménagement urbain, et l'Agence de développement social (ADS). Concrètement, Al Omrane s'occupera de la résorption de l'habitat insalubre tandis que l'ADS, organe sous tutelle du ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, sera chargée de l'accompagnement des populations concernées pendant les opérations de relogement et de l'animation sociale au sein des nouveaux quartiers. «C'est une collaboration basée sur le respect des personnes et de leur dignité. Nous avons pour objectif d'assurer l'intégration de ces personnes dans leurs nouveaux quartiers et de garantir que le changement d'environnement se fasse de manière fluide», a expliqué Bassima Hakkaoui, ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, appuyée par Abdellatif Bouazza, directeur de l'ADS, qui a assuré que «l'objectif in fine n'est pas le relogement en lui-même, mais un avenir meilleur pour ces personnes». Pour sa part, le président du directoire du Holding Al Omrane, Badre Kanouni, a souligné l'importance de l'approche participative adoptée par le groupe dans la gestion sociale des projets de recasement. Rappelant que la collaboration entre Al Omrane et l'ADS existait déjà mais prend aujourd'hui un nouvel élan, Badre Kanouni a assuré que ce partenariat s'est imposé de lui-même. «nous avons besoin de l'expertise de l'ADS», a-t-il conclu. Nabil Benabdellah a également saisi l'occasion pour annoncer un partenariat plus large entre les deux départements. «Nous souhaitons étendre cette collaboration à toutes les questions liées à la politique de la ville», a-t-il déclaré.