L'Association nationale et sociale des fils des martyrs et des disparus du Sahara marocain (ANSFMDSM) a effectué une enquête minutueuse sur les détournements des aides humanitaires destinées aux populations des camps de Tindouf. L'association nationale et sociale des fils des martyrs et des disparus du Sahara marocain (ANSFMDSM) vient de rendre public un rapport détaillé sur les détournements par les dirigeants du polisario de l'aide humanitaire destinée aux civils des camps de Tindouf. "Notre but, à travers ce modeste travail, est de mettre toute la lumière sur ce dossier qui demande évidemment davantage de recherches", souligne Brahim Hajjam, secrétaire général de l'association. Concernant les denrées alimentaires, tout d'abord, le rapport cite l'unité d'élevage de poulets, située dans le village de N'khila près de Tindouf. Cette unité est financée en partie par le Haut Commissariat des Réfugies (HCR). "Les produits de cette unité sont systématiquement vendus sur le marché pour approvisionner en viande rouge les deux régions militaires algériennes de Bechar et de Tindouf", affirme le rapport. Inutile de rappeler que cette production est destinée aux populations civiles entassées dans les camps. "Les militaires algériens et Mohamed Abdelaziz ont placé, à la tête de l'unité de N'khila, un certain Mohamed ouled Miless. Les denrées alimentaires offertes par les organisations internationales aux réfugiés sont également vendues dans des villes algériennes comme Tindouf, Bechar, ou mauritaniennes, comme Zouirat. Autre objet de détournement: les produits médicaux. Le matériel médical, dentaire, chirurgical… tout est bon pour la mafia polisarienne. Les produits pharmaceutiques sont même vendus dans des pharmacies en Mauritanie et particulièrement dans des cliniques privées. Le rapport donne l'exemple "d'une clinique spécialisée en chirurgie dentaire à Nouakchott, gérée par Saïd El Kharfi, un ancien infirmier dans les rangs du Polisario, qui consomme et vend ces produits". Aussi, les aides fournies dans le domaine de l'énergie solaire aux populations civiles sont détournées sur ordre personnel de Mohamed Abdelaziz et dirigées vers les centres militaires de Bouguerfa et Noukta. L'association suisse représentée par le Dr. Vauthier donne au Polisario ce genre de matériel. Mais après des disparitions de plaques solaires cette association a décidé d'opérer un contrôle minutieux des installations existantes. Par ailleurs, le gouvernement fédéral allemand de la ville de Bremen finance la gestion du centre professionnel à l'école du 12 octobre. Ce centre, construit par les Allemands, forme des couturiers, des agents de commerce, des mécaniciens, etc. "Toutes les aides provenant du gouvernement allemand sont utilisées pour enrichir les responsables militaires et améliorer les services logistiques de l'armée", souligne le rapport. L'association Oxfam équipe régulièrement l'école des femmes du 27 février. Tous ses dons sont détournés au profit de l'armée. Des associations internationales versent de fortes sommes d'argent pour l'achat de troupeaux de chameaux pour nourrir les populations des camps. Cet argent est détourné par les dirigeants du Polisario et les officiers algériens. Avec des éleveurs maliens, le Polisario troque parfois des chameaux contre des sacs de farine et de riz donnés par l'Union européenne. L'argent du Polisario est placé dans des comptes bancaires en suisse et en Espagne. Seul Mohamed Abdelaziz en dispose. Des délégations de signature, pour des petites sommes, sont accordées à Ali Baicha et à Mohamed Khaddad. Ces comptes bancaires sont protégés par les services de renseignement algériens. Brahmi Hajjam souhaite que "les organisations internationales enquêtent sur ces détournements et que les coupables soient jugés par les tribunaux internationaux".