Le président de l'Union démocratique (UD), Bouâzza Ikken, estime que la réunion tenue, vendredi, par certains membres du parti, n'est pas légitime puisqu'elle a eu lieu dans le cadre de statuts falsifiés. ALM : M. Ikken, que se passe-t-il au sein de l'Union démocratique (UD) ? Bouâzza Ikken : Le parti se trouve en situation stable et rien ne pourra l'ébranler. Tout ce qui s'est passé, c'est que des personnes malintentionnées ont tenté de mettre la main sur le parti et ils n'ont pas réussi. Et suite à leur tentative, nous avons convoqué une réunion extraordinaire du Conseil national, qui est la plus haute instance décisionnelle du parti, et qui, après délibération, a décidé de dissoudre le pseudo comité central créé par ces personnes et d'annuler toutes les décisions qu'elles ont prises. Quelles sont ces personnes ? Je vous avoue que lorsque nous avions créé le parti, nous avions tenu le Congrès constitutif dans des circonstances spéciales. Ce qui fait qu'au moment de la création des instances du parti, nous avions opté pour la procédure de l'entente au lieu de recourir au vote. Ce qui nous avait aussi conduis à faire un peu de ramassis. Cela avait permis l'accès à ces instances de certaines personnes qui avaient déjà de mauvaises intentions à l'égard du parti. Ces gens-là avaient alors intégré le parti dans l'intention de mettre la main sur ses instances par la suite. Ils étaient donc de mauvaise foi dès le départ. La preuve est qu'ils ont créé, vendredi, un bureau politique comme on crée le bureau d'un Conseil communal. Ils se sont réunis clandestinement et ont créé un pseudo bureau politique en toute illégitimité. D'ailleurs, sur les 150 membres du comité central, ils n'ont pas pu rassembler plus que quelques dizaines de personnes dont certains leur ont dit que si la gestion du président était mise en cause, il a le droit d'être présent et de se défendre. En tout cas, la réunion n'était pas conforme aux statuts du parti. Elle était donc illégitime. Mais, avez-vous été convoqué à cette réunion ? Non. Je n'ai pas été convoqué et, en plus, la convocation n'émanait pas d'une instance légitime et n'était pas conforme aux statuts du parti. Mais, ils avancent que les statuts du parti leur donnent ce droit... Ils ont utilisé de faux statuts qu'ils ont fait circuler et qui sont différents de ceux que le Congrès constitutif avait adoptés. Pour prouver que les textes qu'ils ont présentés sont faux, j'ai dû demander un extrait des originaux déposés à la wilaya de Rabat au terme du Congrès constitutif et qui prouve qu'ils ont fait usage de faux. C'est une accusation grave. Cela signifie-t-il qu'il y aura des poursuites judiciaires contre ces personnes pour faux et usage de faux? Pour le moment, nous privilégions la voix politique. Nous préférons donc agir et résoudre ce problème dans le cadre du parti. Mais nous n'excluons pas le recours à d'autres moyens dans l'avenir. Vos détracteurs vous accusent notamment d'avoir mal géré les tractations qui ont précédé le dernier remaniement ministériel et avancent que vous avez refusé de présenter des candidats à un poste ministériel parce que vous vouliez être l'unique postulant... Ce n'est pas juste et tout le monde le sait. D'abord, en ce qui me concerne, je n'ai pas postulé au poste de ministre parce que je sais que je sers mieux mon parti tel que je suis maintenant. Deuxièmement, lors des négociations avec le Premier ministre, on m'a demandé de proposer un candidat qui a une formation précise. Et comme il n'y avait pas de membre remplissant cette condition, je n'avais pas le choix. Mais, comme ces gens-là étaient uniquement intéressés par le poste, ils ont commencé à diffuser des rumeurs. La vérité est qu'ils ont vu que les caisses de l'UD sont en bonne situation et ils ont voulu mettre la main sur l'argent du parti. D'où cette tentative de putsch qui a d'ailleurs échoué. Quelle est la position de vos partenaires dans la Mouvance populaire unifiée ? C'est une affaire interne et ils n'ont pas à y intervenir puisqu'il s'agit d'une affaire qui ne les concerne pas.