Le secrétaire général par intérim de l'UC, Mohamed Abied n'y est pas allé de main morte sur le plateau de 2M. Pour lui, le gouvernement n'a pas tenu ses promesses. C'est une charge tous azimuts que le secrétaire général par intérim de l'Union constitutionnelle (UC), Mohamed Abied, a menée contre le gouvernement sur le plateau de la chaîne de télévision 2M lors de l'émission «Fi Al Wajiha», diffusée jeudi soir. L'émission, programmée au lendemain du passage du Premier ministre Abderrahmane Youssoufi sur le plateau de la même chaîne, aura permis de prendre connaissance d'un concentré des griefs de l'opposition, l'UC en tête, contre la gestion du gouvernement de l'alternance. M. Abied, n'y va pas par quatre chemins. Pour le responsable de l'UC, le Premier ministre et premier secrétaire de l'USFP, a tout simplement profité de son passage sur 2M pour lancer «une campagne électorale avant l'heure». Il a fait «l'impasse sur tous les dossiers où le gouvernement n'a rien réalisé» et a attribué «la paternité de certains projets au gouvernement de l'alternance, alors qu'il s'agit de projets initiés du temps de l'ancienne majorité». Même la chaîne 2M est prise à partie pour avoir «programmé son passage juste au lendemain du passage du chef du gouvernement», ce qui reproche M. Abied, «ne concorde pas avec les usages». Ceci dit, Mohamed Abied, au nom de son parti et de l'opposition en général, estime que le gouvernement de l'alternance n'a pas réussi à appliquer les engagements inscrits à son programme présenté devant le parlement en 1998. Pour lui, les promesses faites par l'actuelle équipe au pouvoir, du temps où elle faisait de l'opposition, n'ont pas été tenues. Au premier rang de ces promesses non tenues, M. Abied place la question de l'emploi, objet de nombreux engagements de la majorité, au moment où, a-t-il précisé, le taux du chômage est passé de 16 % en 1997 à 20 % actuellement. Le remède ? L'opposition, selon le responsable de l'UC, propose la baisse des impôts pour encourager les chefs d'entreprise à intégrer la main d'œuvre. Par ailleurs, M. Abied estime que le gouvernement a tardé à présenter les grands projets, comme la loi sur la couverture médicale, les lois électorales etc... pour en faire finalement une sorte d'offensive dans le cadre d'«une campagne électorale anticipée». Selon lui, le projet de la couverture médicale était fin prêt avant l'avènement du gouvernement de l'alternance et a même été présenté au conseil du gouvernement et au conseil des ministres, «avant d'être réintroduit dans le cadre du dialogue social, selon la volonté de feu SM Hassan II». C'est dans le même registre, assure-t-il, que survient le «règlement» du différend avec les enseignants. Et l'opposition dans tout cela ? Mohamed Abied affirme que l'opposition actuelle est une «opposition institutionnelle» qui base son action sur «la critique constructive» et non la critique pour la critique. Raison pour laquelle, avance-t-il, l'opposition a offert au gouvernement, au début de l'expérience de l'alternance, «une période suffisante avant de passer à la critique». En attendant, l'UC est décidée à s'engager fermement dans l'arène des législative, forte d'un programme qui puise son essence dans le libéralisme social, l'initiative privée, la régionalisation et l'encouragement du secteur privé. Sur cette base, ajoute M. Abied, l'UC s'engagera dans des alliances qui «respectent ses principes», lesquelles alliances, précise-t-il, ne signifient pas «être d'accord sur toutes les questions».