L'arbitre italien préfère mettre en avant les qualités intrinsèques de l'ensemble du corps arbitral que de valoriser sa personne. L'arbitre italien Pierluigi Collina est une des vedettes annoncées du mondial-2002, mais, évoquant sa notoriété, il préfère parler de coup de projecteur mis sur l'ensemble de sa profession, souvent à la recherche de reconnaissance. "Une star, non la question semble presque surprendre l'homme en noir qui devient pourtant au fil du temps presque aussi connu que Zidane ou Beckham. Même son crâne totalement chauve et son regard hypnotisant monté autour de deux yeux globuleux à faire peur dans n'importe quelle rue sombre de Rome ne sont pas pour lui des moyens d'asseoir son autorité face à des joueurs de plus en plus enfants gâtés. "Je me sens une certaine responsabilité car je peux attirer l'attention sur cette fonction, reconnaît le bolognais. Et cela peut servir à sensibiliser les footballeurs sur le rôle et l'existence de l'arbitre. Surtout à un petit niveau, où le travail n'est pas toujours facile." "Je ne suis pas sur un terrain pour impressionner. Le respect se gagne non pas avec l'autorité mais avec le sérieux et le travail", poursuit le conseiller financier de 42 ans, arbitre international depuis 1996. Et dans son cas, le sérieux paye depuis quelque temps puisque ses instances du tutelle en font régulièrement l'homme des "missions difficiles", comme lors de la finale de la ligue des champions 1999, opposant Manchester United au Bayern Munich, ou la finale des jeux olympiques à Atlanta en 1996. Au japon, où il a été affecté pour le premier tour, il devra diriger le délicat Argentine-Angleterre (7 juin), match le plus attendu de cette première partie du mondial. Revanche du huitième de finale du mondial-98, gagné aux tirs au but par les sud-américains, cette rencontre revêt aussi un caractère particulier en raison du contentieux latent entre les deux pays depuis la guerre des malouines en 1982. Mais Collina préfère parler du jeu, que ce soit en italien, en espagnol, en anglais ou en français. "L'important est de bien connaître les deux équipes pour pouvoir lire le jeu. C'est un honneur d'officier pour cette rencontre, mais je sais aussi que c'est une grande responsabilité qui m'a été confiée", explique ce grand supporteur de l'équipe de basket-ball de Fortitudo Bologne.