Avancée de deux jours, l'introduction d'une partie du capital de la BCP en Bourse est enfin une réalité. En attendant les résultats officiels de l'opération, les signaux positifs sont nombreux. L'offre a été souscrite une dizaine de fois. C'est aujourd'hui, 6 juillet qu'a lieu l'introduction de la BCP en Bourse et son inscription officielle à la cote. Le règlement/ livraison des titres aura lieu vendredi prochain. A l'heure où nous mettions sous presse, les résultats définitifs n'étaient pas encore connus, les principaux acteurs s'en tenant à la traditionnelle réserve qui entoure ces genres d'opération. Néanmoins, plusieurs sources indiquent que l'offre de 8 milliards de dirhams correspondant à la portion introduite du capital a été souscrite une dizaine de fois. Ce qui, selon les analystes, montre non seulement l'intérêt que suscite la BCP auprès des institutionnels et particuliers, nationaux et étrangers, mais aussi témoigne de l'état actuel du marché en situation de surliquidité. Aussi, cette introduction épongera directement quelques milliards qui flottent actuellement sur la place. L'opération menée par Upline Securities, chef de file du syndicat et conjointement la BCP et Al Wassit, co-chef de file, a été avancée de deux jours. Néanmoins, les signaux perçus semblent positifs tant au niveau des sociétés de Bourse, littéralement prises d'assaut durant toute la période de souscription, que du côté des analystes qui trouvent assez cohérent le prix d'introduction. En effet, le comité transitoire de la BCP a concédé une décote de 15% par rapport à la valorisation obtenue ( environ 40 milliards de dirhams), d'où un prix d'introduction fixé à 680 dirhams par action. La valeur de l'action ainsi fixée est, à titre de comparaison, en nette décote par rapport à la moyenne bancaire, tant suivant le ratio PER 2004 (-53%) que sur la base d'autres indicateurs. Ajouté à cela, un rendement nettement au- dessus de la moyenne et l'on comprend pourquoi le titre a été souscrit une dizaine de fois, remarque un analyste. D'ailleurs, à l'instar de Crédit du Maroc, tous les analystes conseillaient à la souscription de l'OPV tenue du 21 au 25 juin dernier. Notons au passage que le personnel du Groupe bénéficie encore de décotes plus importantes. En tout, les 20% du capital de BCP cédés par l'Etat représentent 1.177. 610 actions. D'autre part, les prévisions contenues dans le Business Plan sont aussi assez encourageantes. Sur les quatre prochaines années, le Groupe table sur l'évolution de son résultat net. De 351 millions de dirhams en 2004, à 390 millions en 2005, celui-ci passera à 465 millions de dirhams à l'horizon 2007. Les dividendes ne tarderont donc pas à tomber dans l'escarcelle des investisseurs, attentifs à cet aspect. Les bons fondamentaux du groupe BCP d'une part et les besoins du marché en adjudication d'autre part laissent augurer du succès de l'opération. Les facteurs de risque sont particulièrement limités pour la BCP, ce qui est généralement trés apprécié par les investisseurs. Par ailleurs, le redressement fiscal mené récemment et portant sur 1,7 milliard, au titre des années 1997, 1998 et 1999, élimine toute mauvaise surprise à ce niveau. Le risque fiscal pour la période allant de 2000 à 2003 est jugé minime.. La maîtrise des charges d'exploitation bancaire lèvent pratiquement tout risque sur le résultat courant. Pour ce qui est du résultat non courant, il bénéficie directement d'une situation fiscale saine et du niveau de provisionnement. Bref, Il s'agit d'une valeur assez séduisante avec une évolution constante du PNB, un portefeuille clientèle assez fourni, des dépôts MRE en augmentation et une situation financière des Banques Populaires Régionales assez solide S'il est encore tôt d'interpréter l'effervescence que crée actuellement cette opération, la première depuis bien longtemps, comme une reprise de la Bourse, il n'en demeure pas qu'il s'agit d'une nouvelle dynamique qui est enclenchée à la BVC. En attendant les prochaines introductions en 2005.