HappyNass, Lueur d'Espoir, Ftour Al Amal… Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant en ce mois de Ramadan ils illustrent le flambeau de la solidarité dont notre jeunesse s'est saisi… Depuis toujours ce mois sacré est l'occasion pour le Marocain(e) modeste ou aisé de faire preuve de générosité : dans les quartiers populaires une famille trouvera toujours le moyen d'offrir un ftour à un déshérité, les familles aisées, qui ne vivent pas dans l'ostentation, dressent souvent une table à la porte de leur villa où celui dans le besoin trouvera un repas, et depuis plusieurs années la Fondation Mohammed V pour la solidarité a créé les mailles d'un efficace filet d'entraide à chaque ramadan. Menées par des adultes, toutes ces actions ont désormais leurs similaires à l'initiative de la jeunesse, s'ils ont placé leurs pas dans ceux de leurs aînés, nos jeunes ont cependant su innover et conjuguer la solidarité aux pratiques modernes. Ces 3 actions sont emblématiques de ce nouvel élan de la solidarité dans notre pays. Lueur d'Espoir et Al Amal mobilisent chaque soir des dizaines de bénévoles pour créer une ambiance conviviale et apporter non seulement de la nourriture mais aussi de la chaleur et une atmosphère familiale aux nécessiteux. Les jeunes de HappyNass, quant à eux, ont choisi une méthode «tout terrain» pour aller à la rencontre des personnes sans domicile fixe et leur offrir des «packs ftours» là où ils se trouvent…Pour avoir participé à la 1ère de leur sortie, je dois dire que j'y ai trouvé beaucoup d'enthousiasme, de dynamisme… une façon de pratiquer la solidarité dans l'insouciance de leurs 20 ans, mariée à la conscience de la précarité de nombre de leurs compatriotes. Ces jeunes – souvent très jeunes – issus de la classe moyenne – ont trouvé en leurs parents leur premier soutien : les «virées» de distribution dans différents quartiers de Casablanca se font d'ailleurs souvent dans les voitures des parents…en groupes compacts de plusieurs dizaines de jeunes. Ils passent leurs après-midis à confectionner les packs puis se dispersent dès 17 heures aux quatre coins de la métropole : bonne humeur, musique, kilomètres parcourus se mêlent à la compassion et à l'apprentissage du terrain… J'ai beaucoup appris de ma virée à leurs côtés, notre jeunesse est en train de s'approprier une valeur fondamentale : la solidarité, en l'habillant aux couleurs de la jeunesse…Il faut s'en réjouir, les encourager, les aider… c'est ce qu'ont fait des mécènes en leur apportant denrées alimentaires et boissons, c'est ce que font de nombreux artistes de leur âge – en venant leur prêter main forte. «Ftouri, Ftourek» est le nom qu'ils ont donné à leur action…tout est là : HappyNass et bien d'autres… donnent un coup de jeune à la solidarité, y compris dans leur communication.. En effet, ils savent mettre à profit les réseaux sociaux où – en publiant appels, affiches, photos et reportages – ils donnent un contenu visuel à leur action pour inviter d'autres mécènes à les aider et surtout donnent un exemple à d'autres jeunes qui auront à cœur de faire comme eux ou d'inventer à leur tour une autre pratique de la solidarité!