Des images effrayantes d'une bande de jeunes surexcités s'en prenant violemment à un autre jeune, à Fès, dans la nuit du 29 au 30 juin, ont provoqué une immense vague d'indignation et de condamnation sur les réseaux sociaux. Soyons directs, il s'agit d'une tentative de lynchage d'un jeune (parce que supposé homosexuel), par d'autres jeunes, et cela est inadmissible ! Rien ne saurait justifier une telle violence, une telle barbarie ! D'autres images montrant de jeunes Marocain(e)s distribuant des ftours aux plus démunis de notre société – «Ftoor For all», «Ftourna Solidaire», «Ftour Bab Rayan», «Ftouri Ftourek», «Ftours de l'Espoir», «Mon Ftour sans toi, impossible» - illustrent d'un autre côté nombre de profils, de groupes et de pages sur Facebook, sans provoquer pourtant autant d'encouragements et de soutien, que nous aurions pu l'espérer… Pire, certains se sont ingéniés à leur reprocher la publication de leurs photos, j'avais répondu à ces détracteurs : «Que veut-on pour – et de – notre jeunesse?» L'heure est plus que jamais à la réflexion autour de cette question, et à sa réponse ! D'un côté la violence, de l'autre l'engagement et la solidarité ! Pourquoi l'un et pourquoi l'autre ? Ces jeunes dépassés par leur propre violence ne seraient-ils pas susceptibles, capables, d'être semblables à ces autres jeunes qui ont choisi de s'investir et d'agir positivement ! Si, bien sûr que si ! Sans tomber dans la «bisounourserie», voyons les choses comme elles sont: CONFIANCE, ENCADREMENT, RESPECT, DIGNITE, MOTIVATION, RECONNAISSANCE, EXEMPLARITE…sont les ingrédients d'une «recette» qu'il nous faut concocter pour que nos jeunes - à qui l'école n'a rien enseigné, dont les parents sont «largués», que les maisons de jeunes ne savent plus intéresser, qui ont été déçus de trop de promesses non tenues et qui sont livrés à eux-mêmes, y compris sur les réseaux sociaux – puissent retrouver confiance en eux-mêmes, en nous, en l'avenir. Nos jeunes ne s'aiment pas car ils ne sont pas aimés : l'amour parental, l'amour fraternel, l'amour familial, l'amour tout court…sont les grands absents de leur éducation… comment voudriez-vous qu'ils aiment l'Autre ? Notre jeunesse est tiraillée entre des pulsions multiples et bien souvent contradictoires : il est temps de leur offrir une autre voie que celles d'une vision «obscurantiste» de notre société ou d'une vision –baptisée à la va-vite «moderniste» , qui ne tient pas compte de leurs aspirations, de notre identité. Pour schématiser, je dirais il faut leur offrir autre chose que d'un côté le «no bikini» des plages d'Agadir ou les «Femen» de Rabat… Oui c'est possible. Si nous le voulons : il existe une 3ème voie, une autre voix que ces deux-là, celle du «juste milieu» dont nous sommes extrêmement nombreux (majoritaires) à être détenteurs… Encore faut-il la leur offrir cette voie, encore faut-il la faire entendre cette voix…qu'attendons-nous ???? Notre jeunesse, notre Maroc n'ont que faire de notre silence, de nos atermoiements, de nos égoïsmes… ils ont besoin de notre prise de conscience, de notre engagement, de notre sens des responsabilités… Il est temps !