Une semaine cruciale s'ouvre pour Vivendi Universal après plusieurs semaines de spéculations tous azimuts sur la stratégie future du deuxième groupe mondial de communication et le sort de son PDG Jean-Marie Messier. Confronté à une situation financière critique (notamment une dette d'au moins 17,5 milliards d'euros) et difficile à évaluer avec précision (les engagements hors bilan sont sujets à controverse), le groupe dirigé par M. Messier peine depuis le début de l'année à déterminer une stratégie de long terme qui lui permette d'en sortir. D'où l'effondrement de son cours de bourse, qui fait craindre à certains la possibilité d'une OPA hostile, sur fond de division présumée des administrateurs français et nord-américains du groupe. Pour remédier à cela, Jean-Marie Messier s'est attaqué aux foyers de pertes que constituent le groupe Canal+ et les activités internet, mais les marchés lui réclament sans relâche de faire rentrer de l'argent frais destiné au désendettement, ce qui passe par des cessions d'actifs. La vente de la participation dans le bouquet satellitaire britannique BSkyB et l'arrêt du projet de fusion entre les bouquets italiens Telepiu (détenu par VU) et Stream (contrôlé par News Corp.) lui a permis de gagner du temps. Dans le même but, l'opérateur téléphonique Cegetel envisage plusieurs cessions à l'international en 2002 afin de contribuer au désendettement de sa maison-mère, a affirmé vendredi au Figaro son président Philippe Germond. Cegetel pourrait revendre les 49% détenus dans l'opérateur polonais Elektrim, les 100% du Hongrois Matel, les 7% d'un opérateur mobile égyptien détenu majoritairement par Vodafone, et les 100% du premier opérateur mobile au Kenya, ce qui rapporterait plusieurs centaines de millions d'euros. Mais ces annonces n'ont pas permis d'améliorer sensiblement le cours du titre VU, qui peine à sortir de la zone comprise entre 30 et 35 euros, soit un retour à son niveau d'il y a cinq ans, quand dans le même temps l'indice CAC 40 de la bourse de Paris a pratiquement doublé. L'action VU avait grimpé jeudi de 5,48% à 33,49 euros sur des informations de cession d'une partie du capital de Vivendi Environnement, mais a de nouveau stagné vendredi, ce qui représente une baisse de 46% depuis le début de l'année.