Notre quotidien avait, dès le 25 avril dernier exprimé une certaine forme de scepticisme à propos de la vérité sur l'opération de recrutement des 22 000 emplois au profit d'une société émiratie d'intermédiation pour l'emploi, cautionnée par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC). Notre quotidien avait, dès le 25 avril dernier exprimé une certaine forme de scepticisme à propos de la vérité sur l'opération de recrutement des 22 000 emplois au profit d'une société émiratie d'intermédiation pour l'emploi, cautionnée par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC). En plus de notre «une», nous avons consacré pas moins de trois pages au traitement des divers aspects relatifs à cette question. Nous avons interrogé tous les protagonistes et les fausses réponses qui nous furent fournies, ainsi que les silences et les ambiguïtés qui nous furent opposés nous avaient davantage mis la puce à l'oreille. Pendant près d'un mois, un quasi-silence des principaux concernés a été scrupuleusement observé, malgré nos mises en cause et les interrogations que nous avions soulevées. Bien plus, le Ministre en charge de l'emploi, interrogé au Parlement n'a pas hésité à couvrir cette opération. Puis, le Directeur de l'ANAPEC a osé enfin sortir de son silence mystérieux pour tenir une conférence de presse, jeudi 16 mai, en compagnie du représentant au Maroc de la société intermédiaire An-Najat et des responsables de la clinique Dar As-Salam de Casablanca, bénéficiaires directs de l'exclusivité des visites médicales payées en espèces à raison de 900 Dh par candidat. Dans notre édition du lundi suivant, en date du 20 mai, nous sommes largement revenus sur ce qui nous apparaissait de plus en plus comme une grande escroquerie. D'autant plus que les rares tentatives de communication par voie de presse étaient à la fois maladroites et chahutées par les nouvelles de plus en plus précises sur le précédent kenyan où la même société intermédiaire émiratie avait fait scandale et était pointée du doigt dans une affaire d'escroquerie identique à celle qui est en cours chez nous. Nous avons alors réitéré nos doutes et nos interrogations et relayé des expertises d'autorité et des avis experts sur la question. Nous eûmes droit, dans l'édition d'un quotidien national francophone, du président de l'ANAPEC à une longue interview de celui-ci, dans laquelle il s'entête à défendre l'indéfendable et de faire diversion avec des hérésies et des déclarations très peu convaincantes sur le sérieux de l'opération. D'autant plus que les responsables de l'opération se montrent eux mêmes surpris par son ampleur. Ils avançaient, la semaine dernière, dans un point de presse, que 80.000 postulants étaient déjà inscrits à travers le royaume. Certains de nos confrères commencent, dernièrement, à exprimer leur scepticisme, d'autres, pour des considérations qui les regardent cautionnent les déclarations du président de l'ANAPEC ou observent un silence complet sur ce qui ressemble de plus en plus à un gros scandale. En ce qui nous concerne, à «Aujourd'hui Le Maroc», nous ne sommes animés par aucune animosité envers telle ou telle personnalité. Nous ne servons aucune cause partisane, comme nous n'avons nulle intention de culpabiliser tel ou tel responsable politique ou gouvernemental. Mais, le sort des dizaines de milliers de nos compatriotes qui sont trompés honteusement par des gens et de officines sans scrupules, leur soutirant de l'argent, aujourd'hui, et embarqués dans des galères, au sens propre comme au figuré, demain, nous interpellent comme citoyens et comme professionnels de l'information.