Football. L'équipe de Sporting de Salé, déjà reléguée en division inférieure, menace de déclarer son deuxième forfait consécutif, et ce à deux journées de la fin de la saison. Un forfait que le dauphin voit d'un mauvais œil. À deux journées de la fin du championnat du groupement national de football de la deuxième division, l'heure est aux magouilles et aux calculs qui arrangent l'affaire de certains et dont d'autres font les frais. L'équipe de Sporting de Salé, déjà condamnée à la relégation et dont la tête est ailleurs, a déclaré forfait, dimanche dernier, alors qu'elle devait jouer à domicile contre le mal classé, le TAS de Casablanca. Raison avancée par les dirigeants du club: grave crise financière. Problème éternel de nos clubs de football. Dimanche prochain, contre le Chabab de Khénifra, le club slaoui compte refaire le même coup. Seulement voilà, une source proche du dossier, qui veut garder l'anonymat, a déclaré à ALM qu'il ne s'agit nullement d'un forfait, mais d'une « magouille ». Et pour cause : le forfait de SAS pourrait chambouler tout le classement du championnat. Et c'est le Chabab de Mohammédia, troisième, qui en profiterait le plus car ce dernier se verra retirer un seul point, alors que le dauphin, l'Union de Sidi-Kacem, pourrait perdre quatre points. Ce qui veut dire mathématiquement que les deux équipes seront ex æquo. Dans ce cas-là, c'est le SCCM qui aura de fortes chances d'accéder au groupement d'élite, vu la différence de buts (18 pour le SCCM et 16 pour l'USK). « C'est un coup monté par un puissant membre fédéral qui veut, par tous les moyens, assurer la montée du SCCM en première division au détriment des autres clubs. C'est quelqu'un qui fait le beau et le mauvais temps. C'est vraiment scandaleux», déplore ce dernier, qui se dit bien connaître la cuisine interne du bureau fédéral. Si le SAS maintient sur sa position, c'est l'USK, deuxième avec 53 points, qui payera le prix. Déçus par ce genre de pratiques, les responsables du club ont monté au créneau. D'abord, ils ont adressé une lettre à la fédération royale marocaine de football pour dénoncer ce complot. Mais, leur demande est restée lettre morte. Pour sauver ce qui peut l'être, ces derniers ont décidé de déclarer, eux aussi, forfait au cas où le SAS ne ferait pas le déplacement à Khénifra pour le compte de l'avant dernière journée. De toute cette histoire, une question mérite d'être posée. Pourquoi le club de Salé, lui, qui était à un certain temps parmi les clubs d'élite, a choisi ce moment précis, à deux journées de la fin du championnat, pour se retirer de la compétition. Dire que c'est pour des raisons financières serait une insulte pour ceux qui connaissent le football de deuxième division comme leurs petits doigts. Le moment des lamentations est tout simplement mal choisi. D'autant plus - il n'y a pas de mal à le rappeler - que le Sporting devait jouer à domicile la semaine passée. Avant, le club en question avait disputé toutes ses rencontres sans aucune menace de forfait. Il s'est, notamment, rendu à Nador et Oujda pour affronter les équipes locales respectives. Lors de la prochaine journée, l'équipe de Sidi-Kacem recevra le Rachad Bernoussi, alors que le Chabab Mohammédia se rendra à Salé pour affronter l'autre club local de l'Assosiation Sportive, treizième du championnat avec 30 points. Deux équipes d'une même ville. La première a tout perdu et veut marquer sa descente. La seconde, qui a réussi à se maintenir en D2, accueillera le troisième, dans un match pas comme les autres.