La Commission Européenne plaide pour la transformation de l'eurogroupe, le forum informel des membres de la zone euro, en une instance législative, dans le cadre du traité pour une Union élargie. La Commission Européenne est aujourd'hui confrontée à un dilemme. L'élargissement de l'Union Européenne à une dizaine de pays, à partir de 2004, augmentera certainement les tensions entre les pays. Ceux qui appartiennent à la zone Euro et les autres qui n'en font pas encore partie. En fait, les observateurs préconisent que si seuls aujourd'hui le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark n'y adhèrent pas. Le nombre risque de s'accroître suite à l'élargissement. D'autant plus, qu'ils soulignent que les deux camps sont de «poids équivalent». Sur le plan institutionnel, la Commission Européenne «propose la création d'une formation spécifique du conseil des ministres, constitué uniquement des membres de l'Euroland, qu'elle appelle «Ecofin-eurozone». Cette entité pourra prendre des décisions en dehors du comité de l'Ecofin, même en matière législative. L'origine de cette démarche s'explique par le fait que l'Eurogroupe n'a aucune marge de manœuvre sans l'aval de la commission des ministres des finances européens. Aussi, la Commission juge que : «la situation actuelle est intenable». La défense d'un tel argument soulèverait sans aucun doute la réticence et le sentiment d'exclusion des pays non-membres de l'Eurogroupe. Preuve en est, l'accueil glacial de la part des ministres des Finances de l'UE, lors de la présentation sommaire faite par le commissaire européen Pedro Solbes. D'autant plus, que déjà en 1997, le Royaume-Uni n'a accepté la création de l'Eurogroupe, qu'à la condition qu'il ne s'agisse que d'un forum informel de débat. Pour les commissaires européens, l'Europe doit s'exprimer d'une seule voix au-devant de la scène économique internationale. Le compromis auquel sont arrivés les élus européens consiste uniquement en la présence du président de l'Eurogroupe aux réunions du G7. Toutefois, la Commission Européenne désire davantage. En effet, elle postule pour l'obtention du droit d'avertir directement les Etats membres, en situation d'augmentation des déficits. L'intervention des ministres des finances ne peut se réaliser qu'à l'unanimité. La Commission prend date du refus des membres de la zone Euro, en février dernier concernant l'Allemagne. Dans le dessein de pallier à des bouleversements que connaîtrait la zone Euro, la commission européenne prône que les gouvernements des pays de l'Union Européenne, doivent avoir préalablement connaissance des plans budgétaires, avant leurs présentations au Parlement. D'ailleurs, elle propose que dans le cadre des grandes orientations des politiques économiques (GOPE), la commission européenne puisse formuler des recommandations, qui auront beaucoup plus d'impact. Pour l'heure, les négociations se poursuivent.