Ismail Alaoui, secrétaire général du PPS a rencontré des représentants de la presse lundi soir pour évoquer les préparatifs des élections, le bilan du gouvernement de l'alternance, le jeu des alliances politiques et certains amendements constitutionnels Quand Ismail Alaoui, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), reçoit les représentants de la presse, il ne faut pas s'attendre à des révélations fracassantes, qui ne cadrent pas avec le tempérament de l'homme, connu pour sa courtoisie, son amabilité et sa pondération. Ceci n'affecte en rien, bien au contraire, la portée des messages que ce fin politicien adresse à toute la classe politique, à quelques semaines de échéances électorales. Si les constantes sont toujours les mêmes, le PPS, qui fêtera l'année prochaine ses soixante années clamant toujours son attachement aux valeurs de la gauche et du socialisme et son opposition à tout libéralisme sauvage, l'appartenance au gouvernement de l'alternance, dont contrairement à certains il «adopte l'ensemble du bilan», n'exclut pas un regard critique sur certains points. Pour le PPS, le grand pari actuellement est de renforcer «le consensus historique et stratégique» entre l'institution royale et les forces démocratiques. On pense qu'il est nécessaire de renforcer le rôle du roi en tant que force motrice de la vie politique et pouvoir d'orientation et d'arbitrage. En même temps, on ne se prive pas de souligner que le gouvernement doit pouvoir accomplir pleinement sa mission de gestion dans les domaines économique, social et culturel. D'où, la nécessité de prendre des dispositions de nature à renforcer «le pouvoir du Premier ministre sur l'administration publique» et partant de tourner la page de ce «qu'il est convenu d'appeler les ministères de souveraineté» qui n'ont «aucune assise constitutionnelle et dont personne ne veut plus». Le secrétaire général du PPS estime qu'il n'est pas normal qu'un grand nombre de hauts responsables de l'Etat ne soient pas soumis à l'autorité du Premier ministre et ne soient pas désignés par la voie normale qui suppose des passages devant les conseils de gouvernement et des ministres. Il déplore également le faible niveau d'encadrement à la primature, le Premier ministre, «ne disposant pas de suffisamment de collaborateurs avec les qualifications requises pour être en mesure d'avoir un tableau de bord permanent de l'évolution de l'ensemble des secteurs». Quoi qu'il en soit, c'est en toute confiance que le PPS s'achemine vers les prochaines échéances électorales. Ismail Alaoui estime en effet que les horizons commencent à se clarifier après l'adoption, «même laborieuse», de la loi organique relative à la chambre des représentants. L'accord concernant le mode de scrutin de liste à la proportionnelle et les dispositions l'accompagnant, entre autres, le bulletin de vote unique, l'usage de l'encre indélébile, l'obligation de présentation de la carte d'électeur et de la carte d'identité nationale, la mise en oeuvre du seuil minimum de 3 pc au niveau de la circonscription électorale, ainsi que la prise en compte du plus fort reste, sont considérés comme autant d'avancées. Ceci dit, Ismail Alaoui n'a pas manqué de revenir à la charge pour souligner que la chambre des conseillers «a affaibli l'institution parlementaire à tous les niveaux». Dans son état actuel, estime le secrétaire général du PPS, la deuxième chambre «ne fait qu'alourdir le processus d'adoption des textes» et n'apporte pas cette «profonde réflexion» légitimement attendue d'une telle institution. D'autre part, la décision du gouvernement de garantir une représentation honorable des femmes dans le futur Parlement, est enregistrée avec satisfaction. Sur ce point, le PPS s'engage à inscrire sur la fameuse liste nationale «des femmes uniquement et même à les placer en tête de liste dans certaines régions du royaume et à oeuvrer à les faire élire». Si on formule quelques regrets à propos de la proportionnalité absolue au niveau national, qu'on aurait voulu voir mettre en oeuvre, on n'en pense pas moins que le mode de scrutin choisi «ne facilite pas le jeu des alliances». Ce qui ne fait que renforcer la conviction du secrétaire général du PPS que «les forces politiques ayant des valeurs en commun doivent s'unir pour affronter ensemble les prochaines élections ». Dans ce cadre, le PPS persiste à mettre en avant son appartenance à la Koutla, qui vient de fêter son dixième anniversaire. Cette alliance «n'a pas encore donné tout ce qu'elle en mesure de donner», estime Ismail Alaoui, qui rappelle systématiquement que l'alliance du PPS avec le Parti socialiste démocratique (PSD) demeure ouverte à tous les courants politiques qui y retrouveraient leurs convictions, avec soit dit en passant, «une priorité» aux socialistes de l'USFP.