L'édition 2013 du programme «Meilleurs Employeurs de l'année» parrainée par Best Compagnies Group vient de décerner 8 distinctions aux entreprises qui se sont démarquées par leur qualité managériale au service de leurs équipes. Une démarche pour créer l'émulation et encourager les entreprises qui ont bien voulu investir dans le capital humain. Abdesslam Seddiki, ministre de l'emploi et des affaires sociales, a d'ailleurs souligné lors de son intervention qu'«une bonne gestion sociale reste corrélée à une gestion économique. Le meilleur employeur est celui qui est sur les deux fronts, économique et social». Le constat est réel et les enjeux aussi compte tenu du débat international sur les droits de l'Homme. Le travail juste et équitable devant représenter un levier de compétitivité et ce dans toutes les nations. Toujours est-il que le tissu marocain compte tenu de sa particularité (constitué de PME en grande majorité à caractère familial) n'intègre pas forcément la donne «capital humain» dans son management comme il se doit pour créer de bonnes conditions de travail et améliorer les indicateurs de l'entreprise. L'appel du ministre est clair. De son côté, Khalida Azbane, représentant Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, ne manquera pas de souligner que l'organe qu'elle représente a été le pionnier en Afrique à concocter une Charte sociale. Celle-ci devant rehausser le niveau du management dans les entreprises marocaines et créer un climat favorable aux salariés. «Les entrepreneurs qui ont pris des risques d'investir pour donner les meilleures conditions de travail méritent en effet d'être primés», finira-t-elle par conclure. A son tour, Jamal Belahrach, président de la commission emploi au sein de la CGEM, insistera sur la définition même, relative au bon employeur. Pour lui, «le bon employeur est celui qui fait d'abord de l'argent et qui sait attirer et développer son business». Le porte-parole du patronat rappelle que «le Code du travail intègre effectivement les conditions de travail mais les projets de carrière sont importants pour définir le bon employeur. Retenir les collaborateurs ne s'effectue pas forcément juste par le salaire. Ceux appartenant à cette nouvelle ère ont besoin d'un employeur leader». Le message est on ne peut plus clair… «Gérer les talents, gérer le leadership, gérer l'engagement de ses employeurs et enfin gérer la gestion prévisionnelle des carrières», sont, selon M Belahrach, les 4 défis à relever pour se considérer «bon employeur» De là, l'objectif de visibilité sera atteint et permettra d'instaurer un climat de confiance entre les deux parties prenantes, à savoir l'employeur, d'une part, et les salariés d'autre part. Leila Myara, présidente de l'AFEM, n'omettra pas, de son côté, de souligner que la femme manager est plus prédisposée que l'homme à faire preuve d'empathie. L'intelligence émotionnelle ayant une part importante dans la réussite d'une démarche managériale orientée vers la valorisation du capital humain. Bref, les avis des intervenants convergent vers la nécessité d'intégrer cette composante dans un contexte macroéconomique de plus en plus concurrentiel. Le capital humain représentant le principal ingrédient pour atteindre la compétitivité. Le programme «Meilleurs Employeurs au Maroc» repose, quant à lui, sur un sondage réalisé par le partenaire américain, présidé par Peter Burke. Le palmarès de cette année a donc consacré 8 entreprises (voir encadré). Et l'évaluation s'est basée particulièrement sur les témoignages des collaborateurs. Une innovation pour donner la parole aux collaborateurs… L'initiative est certes louable, mais la question est de savoir si elle impactera le tissu économique national dans sa globalité. La sensibilisation est fortement recommandée.