Le célèbre homme d'affaires qui est à la tête d'un des plus grands groupes du Maroc opère un retour en force à Essaouira après avoir été injustement écarté de la présidence de son conseil municipal suite aux élections communales de 1997. La victoire de Miloud Chaâbi à Essaouira n'est pas une surprise. Elle était prévisible. Une victoire qui, selon lui, a le goût de la revanche. Car le président sortant actuel aurait dû être, Miloud Chaâbi qui estime jouir d'une réelle popularité dans cette belle ville côtière. Pas Taher Afifi en tout cas qui, selon les observateurs locaux, est devenu président en 1997 sous les couleurs de l'UC grâce au jeu de l'administration sur fond de rivalité entre Miloud Chaaâbi et André Azoulay. Deux personnalités de premier plan qui se sont longtemps disputées le leadership local. C'est à la lumière de cette lutte pour le contrôle du pouvoir local qu'il convient de lire l'évolution politique de la ville. Aujourd'hui, les deux hommes qui se détestent cordialement semblent avoir mis en sourdine leurs rivalités pour se consacrer chacun selon ses moyens au développement de la cité. Injustement écarté de la présidence du conseil municipal de la ville suite aux communales de 1997 après l' avoir dirigé pendant deux mandatures ( celles de1982 et celle de1993), Miloud Chaâbi se verra également barrer la route à la même époque pour accéder à la présidence de la région Marrakech-Haouz-Tensift qui échoit finalement à l'UC. Le mauvais sort politique s'acharnera encore sur M. Chaâbi avec le procès retentissant qui l'opposera en 1997 à l'ex-ministre de la Privatisation Abderrahmane Saïdi sur certaines sociétés privatisables. Voilà que Miloud Chaâbi signe un retour en force dans ce qu'il a toujours considéré être son fief : la liste qu'il a menée sous la bannière du PPS a obtenu 17 sièges sur 31 que compte le conseil, soit la majorité requise pour s'adjuger la présidence. Cette fois-ci, M. Chaâbi n'a rien à craindre, la machine qui faisait et défaisait les présidents a cédé la place à une administration neutre qui respecte le verdict des urnes. Finalement, le départ de l'homme d'affaires du parti de l'Istiqlal n'a pas eu de conséquence sur son élection qu'elle a remportée haut la main sous les couleurs de sa nouvelle formation politique. Preuve que les électeurs, scrutin de liste ou pas, votent d'abord pour la personne indépendamment du symbole politique qu'il aura choisi. Le nom de Miloud Châabi est étroitement associé à Essaouira où il est le premier employeur. C'est naturellement qu'il retrouve aujourd'hui son rang à Essaouira.