Les troupes américaines éprouvent de grandes difficultés à maintenir un semblant d'ordre en Irak. Trois mois après la chute du régime de Saddam Hussein, il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait des morts dans leurs rangs.. Les troupes américaines éprouvent de grandes difficultés à maintenir un semblant d'ordre en Irak. Trois mois après la chute du régime de Saddam Hussein, il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait des morts dans leurs rangs.. Ils sont une trentaine d'Américains tués en Irak dans des opérations de combat ou de maintien de l'ordre depuis l'annonce officielle de la fin des combats majeurs par le président George W. Bush. Les attaques contre les troupes anglo-américaines ne connaissent pas de répit et prennent souvent la forme de violents accrochages, prélude à un début de guérilla urbaine. Londres et Washington en sont conscients : les politiques s'inquiètent des signes d'enlisement. Des voix s'élèvent déjà pour évoquer le syndrome du «Vietnam» réveillé par le retour de cercueils de soldats américains et britanniques morts en Irak. Comme pour aggraver une situation déjà passablement compliquée, l'arrestation musclée d'une douzaine de soldats turcs par l'armée américaine en Irak du Nord a provoqué une crise dans les relations entre Ankara et Washington, malgré l'annonce de leur libération. Les onze militaires, membres des forces spéciales turques, étaient accusés de fomenter un attentat contre le gouverneur kurde, de Kirkouk. Déjà, les politiques turcs se posent la question sur la nature réelle de leur alliance avec les Etats-Unis : «quelle sorte de partenaire stratégique est-ce là ?», titrait un journal d'Ankara, en référence à l'allié américain, avec qui la Turquie entretient une étroite coopération militaire, notamment au sein de l'OTAN, depuis près d'un demi-siècle. Des analystes relèvent que cette crise confirme que «la Turquie regarde avec inquiétude ce qui se passe en Irak et redoute l'instabilité». Elle surveille le sort de la minorité turcophone du Nord et rejette toute forme d'autonomie pour les Kurdes irakiens. C'est sans doute pourquoi George W. Bush et Tony Blair montent au créneau pour défendre le rôle de leur pays en Irak. Ils s'en prennent aux sceptiques qui critiquent leur politique tout en admettant certaines dérives découlant d'un excès d'optimisme sur les réactions des Irakiens. Ces derniers qui ne font même pas preuve de reconnaissance du ventre considèrent les armées de la coalition comme des occupants et réagissent à travers des actions de résistance bien réelles. Le bourbier irakien ne semble pas finir de sitôt, car c'est à un véritable piège que la coalition américano-britannique fait face aujourd'hui dans ce pays.