Les ventes de ciment au Maroc se reprennent en cette fin d'année. En effet, les chiffres des ventes ont décollé et se sont inscrits même en large hausse au mois de novembre écoulé sans pour autant résorber la baisse annuelle enregistrée depuis janvier 2013. Aussi, comparées à fin novembre 2012 les ventes de ciment ont progressé de 29,70%, Cependant, avec un recul annuel des ventes de 6,52%, les ventes de ciment font les frais d'une conjoncture sectorielle très difficile. C'est ce qui se dégage des chiffres relatifs à l'évolution de la consommation nationale de ciment à fin novembre publiés par le ministère de l'habitat et de la politique de la ville. À ce sujet, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) souligne que le problème majeur que rencontre le secteur est le manque de liquidité bancaire dû à la crise. «Il s'agit d'un cercle vicieux. Puisque les banques, en manque liquidité, resserrent l'étau et n'accordent plus que 1 crédit sur 10 aux acquéreurs. Cela impact directement les ventes chez les promoteurs qui ne s'engagent plus dans de nouveaux chantiers. Alors, nous espérons qu'avec les levées de fonds à l'étranger par certaines banques marocaines, les choses vont s'arranger et que la machine va être relancée», a expliqué Youssef Benmansour, président de la FNPI, dans une récente rencontre avec la presse. Aussi, étant étroitement lié au marché de l'immobilier et des travaux Publics, les ventes de ciment ont été confrontées en 2013 à une poursuite du ralentissement de son activité, suite à plusieurs facteurs réunis. Ainsi, parmi les principales causes de ce ralentissement figure, sans nul doute, la poursuite de la fragilité de la demande en immobilier, entamée en 2012, notamment sur les segments haut de gamme et moyen standing. Il faut également relever que le secteur a dû pâtir du ralentissement de l'activité travaux publics, en lien notamment avec la décision de l'Etat d'opérer une coupe de 15 milliards de dirhams dans son budget d'investissement initialement programmé par la loi de Finances 2013 et la décélération du rythme de progression de l'auto-construction, suite au durcissement des conditions d'octroi des autorisations pour ce type de constructions et la lutte contre le logement informel. Aussi, le rehaussement du coût de revient pour les promoteurs immobiliers, consécutivement à l'institution depuis janvier 2013 de taxes sur le sable et sur le rond à béton, venues en sus de l'augmentation de la taxe spéciale sur le ciment appliquée par la loi de Finances 2012, pourrait également être l'une des causes du ralentissement des ventes de ciment. Dans ce sens, même le montant projeté des investissements sur l'exercice 2013 devrait reculer de 6% pour se situer à 114,4 milliards de dirhams contre 121,6 milliards de dirhams en 2012. Ces perspectives semblent se confirmer et même s'aggraver en cette fin d'année par le recul conséquent des ventes qui dépasse actuellement les 6% avec un très faible espoir de reprise au cours du dernier mois de 2013. À noter que la ventilation des évolutions des ventes de ciment par région laisse paraître que la région de Guelmim-Es-Smara a accusé la plus forte baisse des ventes de ciment sur tout le Royaume au cours de la période allant de janvier à fin novembre 2013. Les ventes y ont reculé de 42,9% passant de 250.343 tonnes à fin novembre 2012 à 143.021 tonnes à fin novembre de l'année en cours. Pour sa part, la région du Grand Casablanca qui détient le record des ventes de ciment en termes de quantité, avec 1,987 million de tonnes de ciment écoulés à fin novembre 2013, a enregistré un recul de 9,8% d'une année à l'autre. Par contre, la région du Doukkala-Abda aura consommé à fin novembre 2013 pour près de 981.133 tonnes de ciment contre seulement 884.910 tonnes à la même période en 2012, marquant, ainsi, la hausse la plus importante des ventes de ciment du Royaume chiffrée à 10,9%.