A l'horizon 2014, la production de la viande bovine devrait atteindre 450.000 tonnes alors que la production bovine engraissée, qui assure actuellement 30 % des besoins du marché, passerait à 70 %. Ce qui stimulera la consommation de la viande bovine au Maroc pour atteindre 13 kilogrammes par habitant annuellement. La consommation de viande bovine au Maroc reste faible, à savoir 5,5 kilogrammes par habitant annuellement selon les derniers chiffres disponibles. Depuis son lancement, le Plan Maroc Vert préconise une amélioration drastique de l'offre qualité-prix de viande bovine pour les consommateurs marocains basée sur une intervention forte sur l'ensemble de la chaîne de valeur. En amont, le Plan Maroc Vert prévoit une croissance automatique de la production de viande induite par l'amélioration de la race au niveau du cheptel laitier. Ainsi, le Plan table sur une augmentation massive des races pures (de 10 à 65%) dans le cheptel, un impact majeur sur le poids carcasse, une amélioration de la fécondité (de 200 kilogrammes pour une race locale et de 450 à 500 kilogrammes pour la race pure), une accélération de la réforme et une réduction de la mortalité. Il y a également la mise en place de centres d'élevage et d'engraissement de taurillons laitiers sur la base du modèle Copag autour de 3.000 à 5.000 têtes bovines. En amont, il faut agir sur la croissance de la production de viande au niveau des fermes productivistes. Et ce à travers la mise en place de centres d'engraissement spécialisés adossés aux 20 à 30 des grandes fermes productivistes laitières prévues dans le cadre du plan lait, le développement de 5 à 10 ranchs spécialisés viandes. Ces ranchs se construiront en suivant un modèle d'élevage extensif en pâturage avec des compléments fourragers et de concentrés avec un investissement de 50 à 100 millions de dirhams. En aval, le Plan Maroc Vert œuvre pour le développement de l'abattage moderne et de la valorisation de viande bovine et de la distribution moderne de viandes. Pour le premier volet, il s'agit de la mise en gestion déléguée des abattoirs municipaux et des tueries rurales sur la base d'un cahier des charges avec un focus particulier sur l'aspect sanitaire. Il est aussi question de l'incitation à l'émergence d'ateliers de découpe et de valorisation de la viande à travers un cadre incitatif adapté, notamment une réglementation pour l'approvisionnement de la restauration collective. Pour le deuxième volet, il s'agit de développer des boucheries modernes intégrées volaille-viandes rouges, de moderniser les réseaux de distribution existants, notamment à travers une aide à l'équipement en froid et d'accompagner le développement de la grande distribution. Le Plan Maroc Vert a toujours privilégié les partenariats privé-pubic. D'ailleurs, la mise à niveau de la filière viande bovine au Maroc est au cœur d'une stratégie mise en place par l'association nationale des producteurs des viandes rouges (ANPVR). Les professionnels du secteur se plaignent de la rareté des jeunes bovins (150 à 170 kg) pour approvisionner les ateliers d'engraissements et pour produire des carcasses de qualité. Parmi les difficultés de ce secteur, il y a l'absence du savoir-faire dans l'élevage, la dépendance vis-à-vis de la filière lait qui est étroitement liée à l'importation des génisses et les saisons récurrentes de sécheresse qui ont eu des répercussions très négatives sur ce secteur. Cette stratégie a donc été réalisée en partenariat avec le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime et vise, à l'horizon 2014, à concilier entre un développement soutenu de la filière viande bovine et la préservation des acquis de la filière lait. La démarche de l'ANPVR consiste ainsi à valoriser la production à travers l'abattage, la transformation et la distribution. Dans le même cadre, l'ANPVR a établi des conventions de partenariat avec des institutions étrangères dans les domaines de la formation et le transfert technologique et du savoir-faire.