Les participants à la rencontre organisée, samedi à Casablanca, par la Fondation Mohamed Zerktouni sur l'action syndicale et la résistance, ont mis l'accent sur la relation étroite entre luttes pour l'indépendance et luttes syndicales. Pour les enseignants d'histoire, Maarouf Daffali, Mohamed Fellah et Mustapha Bouaziz, le lien entre l'action syndicale et la lutte pour l'indépendance est essentiellement dû au fait que le mouvement ouvrier marocain avait le sentiment d'être doublement spolié puisqu'une grande partie des ouvriers, anciennement des agriculteurs, étaient dépossédés de leurs terres pour devenir de simples salariés agricoles ou travaillant dans les mines dans des conditions des plus déplorables. Evoquant les résultats d'une recherche universitaire, M. Bouaziz a, par ailleurs, indiqué que 25% des résistants étaient des ouvriers, ce qui prouve la grande implication de la classe ouvrière marocaine dans la lutte pour l'indépendance. Les intervenants, qui ont également retracé l'histoire du mouvement syndical au Maroc, ont en outre mis l'accent sur les luttes intenses entreprises par la classe ouvrière marocaine pour arracher le droit syndical, luttes ou la question nationale était toujours présente. Ils ont aussi souligné que les grèves menées par les ouvriers marocains, en début du mois de décembre 1952, en signe de protestation contre l'assassinat par le colonisateur français du syndicaliste tunisien Ferhat Hachad, ont été un des facteurs qui ont aidé au déclenchement de la résistance armée. Ce mouvement de grève, a expliqué, pour sa part, Miloudi Moukhariq, un des responsables de l'Union marocaine du travail a coïncidé avec l'assassinat du leader syndicaliste tunisien mais était surtout prévu pour réclamer l'indépendance du Maroc. A l'ouverture de cette rencontre, Lahcen Iqlil, a annoncé que le Haut commissariat est en cours de mettre sur pied, en collaboration avec la fondation, un riche programme pour la célébration, le 8 juin prochain, de l'anniversaire de la mort du martyr Mohamed Zerktouni. De son côté, le secrétaire général de la fondation, Abdelkrim Zerktouni, avait rappelé que l'organisation de telles rencontres vise à faire connaître et faire revivre l'esprit et les valeurs de la résistance marocaine notamment auprès des jeunes générations.