La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) met les pieds dans le plat pour rappeler la nécessité de porter secours à la classe moyenne. Dans le domaine de l'acquisition du foncier, elle propose d'y remédier par une série de propositions qui ne manqueraient certainement pas de couper l'herbe sous le pied d'un gouvernement soucieux aujourd'hui de préserver les équilibres budgétaires sans hésiter à appliquer la transparence des prix s'il le faut. Une des solutions proposées serait d'accéder au foncier public domanial. En échange, une convention bipartite entre les promoteurs immobiliers et l'Etat devrait garantir la production de 200 logements sur 5 ans. Et parmi les caractéristiques retenues, le prix de vente au mètre carré ne devra pas excéder les 6.000 dh ht/m2, soit une acquisition avoisinant les 480.000 DH pour une superficie de 80m2. L'application de la TVA de 10% pour ce type de logements proposée par les professionnels du secteur devrait également soulager cette frange de la population dont le pouvoir d'achat ne cesse de fondre. Le processus est complexe et les auteurs de la proposition semblent avoir examiné la question sous toutes les coutures puisqu'ils conditionnent la mise à disposition du foncier public aux promoteurs immobiliers engagés dans la réalisation de logements pour la classe moyenne au paiement de l'IS et de l'IR afférent à ce type de produit. Bref, l'exercice peut paraître compliqué mais il est clair que le tassement des ventes du haut standing palpable démontre que la demande intermédiaire n'est pas satisfaite. Le risque toutefois avec ces caractéristiques est de voir des logements avoisinant l'habitat bon marché qui ne correspond pas du tout à l'attente d'une classe moyenne exigeante et stylée. Il ne s'agira pas de construire des cités-dortoirs mais d'optimiser dans les matériaux en créant des logements harmonieux et préservant l'espace habitable. Les enjeux sont clairs quand on sait que le développement d'un pays passe par la préservation de sa classe moyenne. Alors que certains dénoncent sa disparition, la FNPI estime cette catégorie sociale à 53%, ce qui ne fait que conforter la nécessité de lui offrir une solution au logement pérenne et intégrant toutes les données macroéconomiques actuelles en passant par les conditions d'octroi des crédits bancaires de plus en plus strictes compte tenu des risques de trésorerie qui guettent le Maroc au passage. Le gouvernement devra rajouter à sa liste d'urgence cette proposition loin d'être dénuée de fondement. Au contraire, elle viendrait certainement apaiser les esprits dans un climat politique plutôt tendu.