Outre les pilotes, les employés de RAM affiliés à la FNAC et les contrôleurs de l'aéroport de Casablanca montent au créneau et affichent, à travers une série de communiqués, une solidarité sans faille à l'égard de leurs collègues grévistes. Dans un énième communiqué, l'Association nationale des pilotes en lignes (AMPM) revient à la charge avec un communiqué triomphal daté du 2 juin dans lequel elle « se félicite de l'intervention du ministre des Transports et des groupes parlementaires qui ont souligné l'importance du dialogue constructif que réclame l'AMPL depuis le début du mouvement et qui est la seule issue à cette situation extrême ». L'AMPL exprime ainsi « son soutien aux projets gouvernementaux et sa disponibilité à oeuvrer avec abnégation pour le développement du transport aérien et la promotion du tourisme au Maroc ». Et pour enfoncer le clou, l'AMPL « dénonce les propos diffamatoires de M. le président qui, sciemment, cherche à ternir en vain l'image du personnel navigant technique ». L'association considère enfin que les propos de la direction « portent atteinte aux intérêts économiques et à la stabilité financière de notre compagnie nationale ». Même son de cloche chez les contrôleurs de l'aéroport de Casablanca affiliés à la CDT, qui affichent dans un communiqué daté du 1er juin leur soutien inconditionnel à «l'action légitime des pilotes». Ils estiment dans ce cadre que l'administration «aurait dû les traiter dans un cadre de concertation et de compréhension» en demandant à la direction «d'ouvrir avec le personnel naviguant un dialogue constructif et rechercher toutes solutions pouvant aboutir à mettre un terme à ce conflit». De leur côté, les employés de la compagnie affiliés à la Fédération nationale de l'aéronautique civile (FNAC) montent aussi au créneau. Inquiets de la situation de blocage «induite par la sortie médiatique musclée du président préjudiciable à la pérennité sociale au sein de la compagnie», les employés «dénoncent les licenciements abusifs dont été victimes certains PNT sans respect des textes de loi en vigueur». Leur inquiétude porte sur les raisons de cette escalade qui cache une probable généralisation de ce type de procédé à l'ensemble du personnel de la compagnie. Ils rejettent au passage la «tentative de la direction de créer une scission entre les PNT et l'ensemble du personnel» avant de s'interroger sur «l'absence de dialogue devenue structurelle au sein de RAM» qui a conduit à ce mouvement de grève. Les employés rappellent à cet égard «le recours à l'arbitrage de la Primature tel que demandé par la majorité des partenaires sociaux» et mettent en garde contre les conséquences financières des ces évenements, appelant la direction à «instaurer un dialogue en vue d'aboutir à une issue honorable et responsable à cette crise ». Côté direction, le mot d'ordre reste la continuité du service. Dans son dernier communiqué, daté du 1er juin, la direction de RAM confirme le renforcement de ses structures d'accueil, d'information et de prise en charge de la clientèle suite au mouvement social. Et d'ajouter que la compagnie «continuera à prendre les dispositions nécessaires pour acheminer le plus grand nombre de ses passagers, dans les meilleures conditions». Les mesures prises par la compagnie « ont permis le transport de 70% des passagers lors de la journée du 31 mai 2004 et 75% pour la journée du 1er juin». La compagnie exhorte enfin sa clientèle «de contacter son Call Center avant de se déplacer vers les sites d'embarquement». Ce déluge de déclarations contradictoires renseigne sur l'ampleur du gap qui sépare les protagonistes. Ces derniers qui semblent être en désaccord sur tout, sauf sur un seul point : dans l'ensemble des communiqués, les deux parties renouvellent chaque fois leurs excuses à l'ensemble des passagers de RAM. Réconfortant.