La question du Sahara et la tenue de la première session du Conseil d'orientation et de pilotage du partenariat sont les principaux points à l'ordre du jour de la visite du chef de la diplomatie française au Maroc. Après la visite d'Etat effectuée par le président de la République française, Jacques Chirac, en octobre 2003, c'est au tour de son ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, de se rendre au Maroc. Barnier est arrivé hier pour une visite officielle de deux jours, la première depuis qu'il occupe ce poste. Selon une déclaration de la porte-parole du Quai d'Orsay, datée du vendredi 28 mai, "Michel Barnier sera reçu à cette occasion en audience par SM le Roi Mohammed VI et aura un entretien avec le Premier ministre, Driss Jettou"."Cette visite permettra de réaffirmer la dimension exemplaire de notre partenariat", poursuit la porte-parole. En fait, les entretiens entre le ministre français et les responsables marocains porteront sur deux grands volets: le politique et l'économique. Pour ce qui est des aspects purement politiques, l'affaire du Sahara intervient au premier plan. Le soutien de Paris, à la position marocaine concernant ce dossier, ne fait plus aucun doute. La France a besoin, autant que l'Espagne de Zapatero, d'un Maghreb arabe fort et uni. Ces deux pays sont également conscients que cet objectif n'est réalisable qu'à travers l'ouverture d'un dialogue direct entre Rabat et Alger. Ce n'est pas un hasard que le déplacement de Barnier au Maroc soit effectué au lendemain de la visite de Benaïssa à Alger. "Un rapprochement entre Alger et Rabat est nécessaire, à nos yeux, pour régler cette question qui entrave l'intégration du Maghreb et donc l'avenir des peuples de la région dans leurs relations avec l'Europe", a déclaré le chef de la diplomatie française. Par ailleurs, dans le cadre d'un jeu de puissances dans la région d'Afrique du Nord, la France n'a pas l'intention de perdre du terrain. Et pour cause, les tentatives américaines de bousculer la présence française au Maroc, et même en Algérie, préoccupent énormément Paris. Le grand test pour la diplomatie française sera sans doute l'affaire du Sahara. Paris, aidé en cela par Madrid, sera-t-il capable de rassembler autour d'une même table, les responsables marocains et algériens? Michel Barnier réussira-t-il là où James Baker a échoué? Les prochains jours le démontreront. Ceci dit, le volet économique de la visite de Bernier n'est pas moins important que le politique. Et pour cause, le ministre inaugurera, avec son homologue marocain, le premier Conseil d'orientation et de pilotage du partenariat (COPP), qui tiendra, donc, sa première session à Rabat, aujourd'hui, 31 mai. Le Conseil d'orientation, créé lors de la 5ème rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernement, est une instance qui focalise ses efforts sur un partenariat axé sur l'éducation, le développement social, la consolidation de l'Etat de droit et la modernisation économique. Le COPP, dont la périodicité sera établie aujourd'hui, compte cinq comités qui sont présidés par de hauts fonctionnaires des deux pays, qui se sont réunis d'ailleurs la semaine dernière, pour préparer la session d'aujourd'hui. Celle-ci sera également l'occasion de préparer la VIème rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernement, qui se tiendra en France début juillet prochain.