Tel-Aviv attend l'arrivée ce week-end de la mission des Nations Unies sur Jénine, mais affirme que «certains points» doivent être réglés avant sa visite au camp de réfugiés. Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien, a indiqué que plusieurs réserves émises par le cabinet Sharon avaient été réglées lors des discussions à New York entre une délégation israélienne et l'ONU. « Nous savons que l'équipe doit arriver durant le week-end, mais nous ne savons pas exactement quel jour », a-t-il ajouté, précisant: « nous croyons savoir que les principaux problèmes ont été résolus ». Dans un premier temps, Tel-Aviv avait approuvé la venue de la mission, avant de faire marche arrière de crainte qu'elle ne se concentre que sur la destruction de Jénine sans prendre en compte que le camp était, selon lui, « la capitale du terrorisme ». Le porte-parole a souligné qu'Israël voulait s'assurer que l'équipe mandatée par l'ONU mènera « une mission de recherche des faits et pas une mission qui tire des conclusions». Et de souligner que la mission ne sera autorisée à se rendre dans le camp que lorsque certains aspects du problème, dont le statut des experts militaires et en terrorisme de la mission auront été clarifiés. A la question de savoir si Israël avait donné son feu vert à l'entrée dans le camp de la mission, Avi Pazner a répondu « pas encore ». Toujours dans le cadre de Jénine, Irène Khan, la secrétaire générale d'Amnesty Internationale (AI) doit se rendre dimanche dans le camp de réfugiés palestinien, pour y évaluer la situation. Mme Khan doit arriver à Al-Qods samedi soir et se rendre le lendemain dans le camp, a précisé Farid Hamdane, le directeur d'AI à Ghaza. Les Palestiniens accusent l'armée israélienne d'avoir massacré des centaines de victimes lors de son agression dans le camp. Israël fait état de dizaines de tués lors de neuf jours de combats acharnés dans ce qu'il qualifie de centre du « terrorisme ». Irène Khan sera accompagnée d'experts légaux et militaires et aura des entretiens avec les familles des victimes, a ajouté M. Hamdane. Amnesty avait appelé lundi à l'ouverture d'une enquête internationale pour «crimes de guerre» dans le camp de Jénine, puis pressé Israël d'autoriser la mission de l'ONU dans le camp, après les réserves émises par celui-ci. D'autre part, à Beit Lahm, huit des neuf Palestiniens arrêtés par l'armée israélienne après leur sortie de la basilique de la Nativité ont été relâchés vendredi, le neuvième, Fouad Al-Laham, 19 ans, a été transféré au Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, « pour de plus amples interrogatoires ». La délégation palestinienne avait menacé de suspendre les négociations avec l'armée pour la levée du siège de la basilique, si celle-ci ne relâchait pas ces jeunes, âgés de 14 à 20 ans, sortis jeudi de l'église. Salah Al-Taamari, le chef des négociateurs palestiniens avait auparavant accusé l'armée d'occupation d'avoir « violé ses engagements de laisser sortir les jeunes sans encombre ». Il a par ailleurs indiqué avoir obtenu l'accord des israéliens pour rencontrer samedi à 10h00 locales (07h00 GMT) le président palestinien Yasser Arafat, assiégé dans son quartier général de Ramallah (Cisjordanie), et l'informer de l'état des négociations.