Ronaldo et Roberto Carlos n'ont finalement pas pris part au match-gala qui a opposé jeudi dernier à Rabat une sélection de joueurs français à l'équipe nationale olympique. Une rencontre ternie par plusieurs dérapages. Jeudi dernier à 15h . Le hall d'un palace de la capitale était bondé de monde. Des dizaines de journalistes étaient présents et n'avaient qu'une seule question sur les lèvres : Ronaldo est-il arrivé au Maroc? Ils attendaient impatiemment le début de la conférence de presse que devait tenir les stars participantes à la rencontre-gala prévue le jour même contre la sélection olympique nationale. Tous ont dû patienter jusqu'à 16h30. Une heure et demie attendant l'arrivée de ces stars qui se prélassaient au bord de la piscine, entourées de journalistes et cameramen étrangers. Et nulle trace des Brésiliens Ronaldo et Roberto Carlos, qui rappelons-le, avaient disputé la veille à Porto un match gala au profit de l'UNICEF. L'absence des deux champions du monde s'est confirmée après que Jamel Debbouze, organisateur de ce match-gala, ait franchi le seuil le de la salle de conférence en compagnie de quelques joueurs de l'équipe de France, championne du monde en 1998. Laurent Blanc, Robert Pires, Lilian Thuram, Willy Sagnol, Jonathan Zebina, l'Algérien Rafik Saïfi en plus des deux coaches Arsène Wenger et Louis Fernandez. Et là encore, la priorité a été donnée à la presse internationale. Les représentants de nos médias avaient l'air de citoyens de seconde zone. Et une fois la conférence commencée, ces «French stars», en tenues très décontractées, ont pratiquement tenu le même discours. Ces joueurs, pour la plupart des habitués de notre pays, étaient tous contents d'être au Maroc et de jouer pour la bonne cause. A rappeler que les recettes de cette rencontre ont profité à l'association l'Heure joyeuse, dont la présidente Leïla Cherif, présente au point de presse, n'a pas caché sa joie de «voir de grands noms du football mondial évoluer pour les enfants de la rue». A 19h au complexe sportif Moulay Abdellah, la déception du public marocain n'en était pas moins grande, après avoir découvert qu'il ne verra pas son idole à l'œuvre. Les huées ont fusé de partout après l'annonce de la formation des All-stars. «Al Joumhour ha houa, Ronaldo Fina houa» (le public est là, mais où est Ronaldo ?) ont scandé les dizaines de milliers de fans, dont regorgeaient les gradins. C'est que ce même public avait déjà eu l'occasion de voir évoluer ces mêmes joueurs français il y a trois ans, à l'occasion de la Coupe Hassan II de football à Casablanca. Les poulains de Mustapha Madih, entraîneur de l'équipe olympique, qui ont donné la réplique aux All-stars ont dominé cette rencontre par cinq buts à trois. Mais le résultat comptait peu dans ce type d'événement. Le spectacle devait primer. Nos jeunes footballeurs n'ont été nullement impressionnés par la stature des footballeurs contre qui ils jouaient et ce pour le plus grand plaisir du public. Le complexe Moulay Abdellah a été, à plusieurs reprises, secoué par des holas. Les gradins, beaucoup plus que la pelouse, offraient un très beau spectacle, s'enflammant à chaque belle occasion marocaine ou à chaque passage des pom-pom girls. Mais la fête a été gâchée à la dernière minute puisque toutes les portes du complexe ont été fermées juste après le coup de sifflet final de la rencontre, empêchant le public de quitter les lieux, donnant la priorité aux officiels et aux joueurs des deux équipes. Une attente qui a duré une vingtaine de minutes. Les journalistes n'en ont d'ailleurs pas échappé. Nombre d'entre eux ont été interdits d'accéder aux vestiaires et d'approcher les «stars» à l'issue du match. L'organisateur, Jamel Debbouze a profité de cette rencontre pour faire son show. L'humoriste en était incontestablement la star, arborant en première mi-temps le maillot de l'équipe nationale et évoluant en seconde période pour les All-stars, allant même jusqu'à marquer le troisième et dernier but de cette formation. Il est à signaler que les deux autres buts des stars ont été marqués par Youri Djorkaeff et Louis Fernandez, alors que Mohamed Armoumen, Hassan Moataz (FAR) et Younes Zerrouk (Rachad Bernoussi) Redouane El Ouardi (FUS) ont scoré pour les Olympiques.