Transparency Maroc hausse le ton contre le gouvernement. L'ONG revendique des actions concrètes de la part du gouvernement pour lutter contre la corruption. A commencer par l'adoption d'un plan stratégique. Rappelons à ce sujet que Transparency Maroc avait adressé le 7 décembre dernier une lettre ouverte au chef de gouvernement pour l'adoption urgente d'une stratégie bien définie avec des mesures claires, cohérentes et lisibles. L'autre sujet de contestation porte sur la campagne de communication et de prévention contre la corruption menée actuellement par le gouvernement pour sensibiliser les citoyens aux dangers de ce fléau. Dans un communiqué publié le 21 décembre 2012 à l'issue de la réunion du bureau exécutif qui s'était tenu le 14 décembre dernier, Transparency Maroc considère le plan de communication lancé par le gouvernement comme «inapproprié» et «contre-productif». Pour l'ONG, cette campagne ne constitue pas un moyen pour décourager les pratiques illicites dans la mesure où l'impunité reste la règle au Maroc. Transparency Maroc va encore plus loin en soulignant que cette campagne «risque de produire des effets inverses». En clair, l'ONG accuse le gouvernement de n'avoir réalisé aucun progrès dans la lutte contre ce fléau comme le souligne d'ailleurs la lettre ouverte adressée au chef de gouvernement. «Votre gouvernement n'a réalisé aucun progrès significatif dans la bonne direction et il n'a même présenté ne serait-ce qu'une vision préalable quant à son plan pour lutter contre ce fléau qui menace la cohésion de notre société». Le constat est là : le Maroc reste toujours gangrené par la corruption comme le prouve d'ailleurs l'Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International. Classé 80ème en 2011, le Maroc a reculé de huit places dans le rapport de l'IPC de 2012. Sa note est passée de 34 à 37 points, sur 100. Une note égale à des pays comme le Surinam, le Malawi, la Zambie, et la Thaïlande. Un triste constat dénoncé par Transparency International, pour qui le Maroc doit introduire des mécanismes de bonne gouvernance et prendre des mesures d'urgence pour mettre un terme à l'impunité des responsables. En attendant, ce fléau continue de faire des ravages, plaçant le Maroc parmi les pays où sévit une corruption endémique.