Ariel Sharon s'est dit « préoccupé » par les conclusions auxquelles pourrait aboutir, l'équipe de l'ONU chargée de faire la lumière sur les évènements dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie. «Je suis préoccupé par ce que pourrait être le rapport final, mais nous considérons la venue de la mission comme un moindre mal», a déclaré Sharon lors d'une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la défense. William Burns, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, avait qualifié samedi la dévastation du camp de réfugiés de Jénine de « tragédie humaine pour des milliers de Palestiniens innocents ». «Il est important que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, dépêche une mission dans le camp de Jénine », avait-il souligné. Benyamin Ben Eliezer, le ministre israélien de la Défense a téléphoné à M. Annan pour «protester contre la désignation de l'équipe sans coordination préalable avec Israël, comme il avait été convenu». Dirigée par l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari, l'équipe comprend Sadako Ogata, ancienne Haut Commissaire pour les réfugiés, et Cornelio Sammaruga, ancien président du Comité international de la Croix Rouge (CICR), un conseiller militaire américain, le général à la retraite William Nash, et un expert des affaires de la police civile, l'Irlandais Peter Fitzgerald. Kofi Annan a appelé Israël et les Palestiniens « à coopérer pleinement » avec l'équipe qui se réunira, selon lui, «cette semaine en Europe» pour se rendre dans la région «aussi vite que possible». Les Palestiniens accusent l'armée israélienne d'avoir commis un massacre à Jénine tuant des centaines de personnes. Israël nie et fait état de «dizaines» de tués palestiniens. Une équipe de sauveteurs britanniques de l'ONG «RAPID» (Rescue and Preparedness in Disaster) a quitté mardi le camp de Jénine, estimant qu'il n'y avait plus de survivants.