Le peintre Karim Bennani a adressé une mise au point (ALM n°466), suite à un article où il avait affirmé à ALM sa volonté de quitter la présidence de l'Association Marocaine des Arts Plastiques (AMAP). Dans cette réponse, signée par l'intéressé, il a engagé le nom de peintres avec lui. Ces derniers réagissent à leur tour à la réaction de Karim Bennani. Je suis choqué : Fouad Bellamine Je suis à la fois choqué et indigné par cette mise au point qui engage mon nom, alors que j'approuve entièrement la teneur de l'article qui l'a suscitée. Et je dirais même plus : heureusement que cet article a été écrit, parce qu'il permet de comprendre jusqu'à quel point Karim Bennani considère l'AMAP comme sa propriété. Il a dit « j'offre ma place ». Le verbe “offrir” en dit long sur sa relation possessive à une association, appelée à dynamiser les arts plastiques dans le pays. Pour ma part, j'assume et signe à deux mains les propos que j'ai tenus dans cet article qui n'a absolument rien de diffamatoire. Il est temps que la présidence change, si l'on veut que l'association renaisse de ses cendres et acquière de nouveau l'importance qu'elle avait pendant les années soixante-dix. Je suis d'accord : Aissa Ikken Je suis d'accord avec la mise au point. L'association est le cadre idéal pour résoudre les problèmes entre les peintres. Depuis que l'AMAP dispose d'un local, acheté grâce à une vente aux enchères des œuvres de ses membres, elle est devenue soudain intéressante. Des artistes qui s'occupaient seulement de leurs intérêts professionnels se sont tout d'un coup découverts une vocation pour la vie associative ! En dépit de cela, je considère que l'article d'ALM a eu un impact positif, en ce sens où l'on a fixé la date d'une assemblée générale. Lors de cette assemblée, il appartient aux membres de voter pour le renouvellement ou la reconduction du bureau de l'AMAP. Cette polémique ne m'intéresse pas : Mohamed Kacimi Ce qui m'intéresse au premier chef, c'est la restructuration de l'association. Il est urgent de se pencher sur le rôle qu'elle est appelée à jouer. Comme il est normal que des conflits et désaccords existent entre ses membres. Je déplore en revanche que cette mise au point engage la responsabilité de personnes qui ne sont pas concernées par l'affaire. Le problème doit se régler entre la source de l'information, le journaliste et le président de l'AMAP qui se sent visé. Je regrette que le débat ne se situe pas sur un plan artistique. C'est une pure perte d'énergie, à un moment où l'on a tellement intérêt à engager une polémique sur l'aspect créatif des arts plastiques au Maroc. La présidence doit se renouveler : Hassan Slaoui J'au découvert la mise au point de Karim Bennani dans le journal. L'article qui l'a précédée a eu au moins le mérite de bousculer les choses. Mais je pense que les peintres n'ont pas besoin de régler leurs comptes dans les journaux. Ils y perdent vainement de l'énergie, et ne donnent pas aux lecteurs une haute idée des arts plastiques. Pour ma part, je propose que la présidence de l'association se renouvelle chaque année. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour atteindre cet objectif. Je suis une personne tranquille : Miloud Labied Je n'ai pas pris connaissance de cette mise au point pour être en mesure de dire ce que j'en pense. Je considère que chacun doit assumer ses responsabilités. Pour ma part, je ne renie pas les propos que j'ai tenus dans l'article incriminé, mais je déplore son titre qui laisse entendre que le peintre Karim Bennani quitte l'AMAP, alors qu'il n'en a jamais été question. Il peut quitter la présidence, le bureau, mais non pas l'association à laquelle il s'est dévoué depuis de longues années. Je regrette beaucoup les termes de cette polémique ! Je suis une personne tranquille, habituée à se tenir loin de ce genre de lutte. Je suis pour, mais… : Mohamed Melehi J'étais pour la rédaction d'une mise au point, mais je regrette la façon dont elle a été rédigée. Le ton de cette mise au point dépasse de loin la dimension du problème. Cela dit, il ne faudrait pas que les problèmes interprofessionnels deviennent un débat stérile. Nous sommes sortis de la réunion avec la résolution de réfléchir à un programme qui permettrait l'évaluation de l'existence de l'association. Il y aura une assemblée générale, à l'issue de laquelle un bureau sera élu. J'espère que ce bureau permettra de se pencher sur les activités artistiques de l'association.