Ce n'est pas une scène tirée d'un film d'horreur. C'est un événement réel rapporté par le quotidien arabophone «Attajdid» dans son édition du mercredi 19 mai : un bataillon de rats a envahi récemment l'hôpital public de Fès, notamment le pavillon des bébés dont ils ont rongé le visage et les mains. Le ministère de tutelle n'a pas encore réagi. Il ne s'agit pas d'un film de science fiction, mais bel et bien d'une réalité. Les incidents ont eu lieu à l'hôpital Ibn Al Khatib à la wilaya de Fès dans la délégation Zwagha Moulay Yaâcoub. Un hôpital dont la construction date de 1917. Des bébés innocents ont été attaqués par des rats. L'affaire a été traitée en détail par le quotidien «Attajdid» dans son numéro du mercredi 19 mai. Les agressions des rats ont visé des bébés dans le pavillon de la pédiatrie. Certaines mères ont été horrifiées de voir les visages ou les mains de leurs bébés ensanglantés sans en savoir les raisons avant de découvrir que les rats régnaient impérialement sur les lieux. Aucun responsable de l'hôpital en question n'a voulu faire de commentaires. Au ministère, et en l'absence du ministre de tutelle qui se trouve à l'étranger, les services compétents ont ordonné le déclenchement d'une enquête, et ne se prononceront qu'après les résultats sur les tenants et les aboutissants de cette anomalie qui touche un secteur des plus sensibles. Toujours est-il que les rats ont festoyé avec le sang et des bouts de peau de certains bébés comme cette fillette âgée à peine de quatre mois, appelée Nisrine. Elle était hospitalisée parce qu'elle souffrait d'une déshydratation. Alors que les membres de sa famille démunie attendaient avec impatience sa guérison, ils ont été désagréablement surpris de constater que les mains du bébé ont été sérieusement lacérées par les incisives d'un rat. D'autres bébés ont été touchés à la tête et au visage. L'explication des employées est simple et « scientifique » : les bébés se sont chamaillés avant d'en arriver à l'échange des coups de griffes, d'où les blessures et le sang. Et pour le bébé qui se trouve isolé, et donc sans perspective de « bagarre », il a peut-être dormi sur un objet très solide et aigu. Des épilogues secs. Et pour la petite Nisrine dont les mains sont couvertes de lacérations, c'est certainement un chat qui rodait dans les couloirs qui est coupable. Ou encore ce sont les bébés qui se sont blessés d'eux-même même s'ils n'ont que des ongles encore très fragiles. Qu'est-ce qu'il ne faudrait pas entendre encore? Pire encore, certains médecins en place ne voient aucun mal à ce que la presse évoque les problèmes que connaissent les hôpitaux, mais il faudrait d'abord évoquer le manque de moyens, le manque d'infirmiers et autres. Après et seulement après, l'on pourrait parler d'animaux envahisseurs et des souffrances des bébés. D'ailleurs ce n'est qu'un petit problème que des bébés soient mordus par des rats puisqu'ils sont toujours vivants. Les parents des enfants savent qu'un rat femelle est lemaître des lieux dans le pavillon des enfants, mais ils n'imaginaient pas qu'il était friand de chair humaine. En attendant que le ministère de la santé termine son enquête, les parents des bébés hospitalisés à Ibn Al Khatib doivent se munir d'armes persuasives puisque les pesticides risquent d'empoisonner les enfants.