Tandis que l'ex-roi Zaher Shah est attendu mercredi en Afghanistan, les rivalités tribales et les affrontements entre la coalition internationale et les Taliban et membres d'Al-Qaïda continuent de perturber le pays entier. Après 29 ans d'exil en Italie, Zaher Shah reviendra mercredi en Afghanistan comme confirmé lundi par le sous-secrétaire d'Etat italien aux affaires étrangères Margherita Boniver. Il sera accompagné lors de ce voyage par le chef du gouvernement intérimaire lui-même, Hamid Karzaï, qui est attendu ce mardi à Rome avec sept autres ministres. M. Karzaï doit rencontrer le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, Marcello Pera et Pier Ferdinando Casini, ainsi que le ministre de la défense, Antonio Martino. Zaher Shah sera également accompagné pour son retour au pays «d'une vingtaine de personnes, dont des membres de sa famille», a ajouté Mme Boniver, sans préciser l'heure exacte de départ « pour des raisons de sécurité ». L'organisation du voyage a d'ailleurs été confiée à l'armée de l'air italienne qui « partira de Rome puis atterrira dans un pays limitrophe de l'Afghanistan où les passagers ne devraient attendre que quelques minutes avant d'embarquer sur deux C130 italiens. Ces deux appareils atterriront à Kaboul ou Bagram», a ajouté Mme Boniver. L'ancien roi, qui vit à Rome avec sa famille depuis 1973 après avoir été déposé par un coup d'Etat, est censé présider du 10 au 16 juin à Kaboul la Loya Jirga, chargée de nommer un nouveau gouvernement. Si son retour avait été retardé à cause de menaces à son encontre, la situation sécuritaire proprement dite est loin d'avoir atteint un niveau convenable. Au milieu des conflits entre chefs tribaux, la coalition internationale menée par les Etats-Unis continue ses offensives contre les « Taliban et combattants d'Al-Qaïda ». Cinq membres présumés du réseau terroristes ont d'ailleurs été tués samedi après avoir attaqué des soldats de la coalition dans l'Est. Le major Bryan Hilferty a également fait état de tirs de roquettes à deux reprises depuis samedi aux abords de la base aérienne de Bagram, au Nord de Kaboul, et averti d'une possible recrudescence des incidents armés dans les semaines à venir. Ce lundi, le Pakistan a par ailleurs refusé à Washington le droit d'intervenir sur son territoire, le long de la frontière afghane. Région où Washington est persuadé d'avoir localisé Ben Laden.