Football. Le métier d'agent de joueurs est de plus en plus la cible de plusieurs convoitises. À l'origine, la suppression de la garantie bancaire, initialement exigée. Avec l'industrialisation du football, c'est tout un métier qui est en train de se développer, à une grande vitesse, à travers tous les quatre coins de la planète. Le dernier continent à faire l'objet de la ruée des agents de football est l'Afrique : véritable mine de joueurs à dénicher. L'ex-Europe de l'Est est devenue, elle aussi, un marché à bon rapport qualité-prix. En France, le problème de la multiplication rapide des agents de football est trop pris au sérieux. En admettant uniquement quatre lauréats sur 218 candidats, les responsables de l'examen d'agent de joueurs, organisé par la Fédération française de football (FFF), veulent arrêter l'hémorragie. Ils ont, d'abord, commencé par hausser le niveau de l'épreuve pour éviter un engorgement dans cette profession, de plus en plus cible de plusieurs convoitises. Et les chiffres sont là pour en témoigner. Cent candidats s'étaient présentés à la première session organisée en septembre dernier, dont quarante-huit avaient été reçus. Pour le deuxième examen, qui a eu lieu le 21 mars dernier au Parc des Princes, si le nombre de candidats a plus que doublé (244 inscrits pour 218 présents), le taux de réussite, lui, est passé de 48 à 1,8 %. «Au terme de la première session, nous avions fait part à la FIFA de notre inquiétude concernant le niveau insuffisamment élevé de l'examen », explique Jean Lapeyre, qui dirige le service juridique de la FFF, en charge de l'épreuve. Et d'ajouter « Vu l'explosion des candidatures, si cela continue, nous allons droit dans le mur. Il fallait que l'examen représente un vrai filtre ». Ce dernier consiste en un questionnaire (QCM) de 20 questions. Pour être admis, il faut obtenir au minimum 66 pour cent du total des points. Quinze des vingt questions, concernant la réglementation internationale, découlent de la responsabilité de la FIFA, qui en a notablement relevé le niveau pour la dernière session. Ces quatre lauréats, dont les noms n'ont pas encore été divulgués, viennent s'ajouter aux quatre-vingt-dix-neuf agents déjà licenciés par la FFF. Dans le vieux continent, la France n'est pas le seul pays à souffrir d'un tel problème. Ainsi, en Italie, quelque 500 candidats ont présenté leurs CV fin mars, pour également quatre reçus. Cette inflation trouve son origine dans le changement du règlement de la FIFA, datant de mars 2001. « La FIFA a supprimé la garantie bancaire de 800.000 francs (121.959 euros) qui était initialement exigée. C'est un verrou qui a sauté », souligne Jean Lapeyre. En outre, le cliché de l'agent qui multiplie les transferts avec des commissions à suer, aiguise les appétits de plus d'un. Mais qui dérange le Syndicat des agents de joueurs (SAJ), créé fin février dernier.