ALM : À votre avis quelle sera l'évolution du marché de l'immobilier après une année de crise ? Youssef Iben Mansour : D'une façon générale, il y a lieu de préciser que la crise financière et économique mondiale n'a pas eu d'impact fort significatif sur le comportement de l'économie nationale dans notre pays. Ceci est principalement dû, d'une part à une réactivité bienfaitrice des pouvoirs publics qui a été rapidement mis en place ; et d'autre part, au fait que notre système financier reste à l'abri des fluctuations boursières mondiales. En effet, les surprimes et les actifs toxiques à l'origine de la crise financière n'ont pas été véhiculés par notre système bancaire. Il y a lieu de souligner que le marché de la promotion immobilière au Maroc se caractérise par une forte demande interne. Ceci dit, l'année 2010 s'annonce comme étant celle de la reprise du secteur de l'immobilier au Maroc en général, et plus particulièrement celle du segment du logement social. En effet, les dispositions contenues dans la loi de Finances 2010 pour la relance de ce segment sont de nature à imprimer au secteur dans sa globalité un nouvel élan et nouvelle dynamique. Comment voyez-vous le marché des MRE ? Pour les opérateurs, le marché des MRE est important. Par contre, il a tendance à évoluer autrement par rapport aux années précédentes. La résidence secondaire sera le marché cible de demain. Avec l'arrivée des MRE, pensez-vous qu'il y aura une relance du marché ? Les MRE ont depuis toujours constitué une cible prometteuse pour la commercialisation des projets immobiliers au Maroc. Cette frange de la population marocaine solidement attachée à son pays d'origine est considérée comme une pépinière d'acheteurs potentiels de résidences principales lorsqu'il s'agit de la première génération et de résidences secondaires pour ce qui est des générations suivantes. Ceci est d'ailleurs nettement perceptible à travers les différents salons de l'immobilier organisés dans la plupart des métropoles européennes. Cette clientèle encouragée par les récentes mesures prises par le gouvernement, en matière des conditions de transfert, ont eu un impact certain sur le mouvement de ces derniers. Bien évidemment, ceci ne peut que contribuer fortement à la relance du marché de l'immobilier. Est-ce que les MRE peuvent bénéficier des nouvelles dispositions de la relance sociale au Maroc ? Au regard de la loi, les MRE sont considérés comme des résidents nationaux. À ce titre, ils bénéficient des mêmes avantages accordés aux acquéreurs locaux. Le nouveau dispositif du logement social leur est donc appliqué dans la mesure où ils satisfont aux conditions d'éligibilité prévues par les dispositions de la loi de Finances 2011. À savoir, acquisition du logement social auprès d'un promoteur signataire d'une convention avec l'Etat, passage obligatoire par un notaire ; engagement à en faire pendant 4 ans son habitation principale. Est-ce que le gouvernement marocain a envisagé des mesures d'encouragement pour l'acquisition de logement ? Il serait souhaitable que le gouvernement marocain puisse réfléchir à des mesures transitoires pour effectivement encourager l'acquisition de logement pour la saison 2010 par la prise en charge éventuel des frais annexes liés aux transactions (les droits perçus par la Conservation foncière et les droits d'enregistrement réduits…).