La relance est très forte dans l'axe Casa-Rabat, mais demeure timide dans les autres régions. Les promoteurs deviennent plus réticents à la demande et proposent des produits bien étudiés selon le budget des acquéreurs. En attendant des mesures incitatives de l'Etat, le moyen standing reste un segment très porteur, mais peu investi par les opérateurs. L'activité de l'immobilier commence à reprendre malgré plusieurs contraintes liées à la conjoncture qui ont impacté sensiblement son évolution, suite à la crise internationale, surtout chez les principaux partenaires européens du Royaume. Cela a pénalisé la demande des acquéreurs étrangers à la recherche d'une résidence secondaire et celle de nos MRE, créneau qui constitue l'un des éléments moteurs du secteur. La sous-liquidité, qui secoue le marché bancaire, a poussé les organismes de financement à durcir leurs conditions de financement comme, par exemple, la demande d'un apport personnel plus élevé. Il existe plusieurs indicateurs qui montrent clairement qu'il y a une reprise qui n'est certes pas similaire à ce qui prédominait il y a trois ou quatre ans, mais qui confirme que l'immobilier commence à reprendre des couleurs. Les promoteurs deviennent de plus en plus réticents à la demande des acquéreurs et proposent des produits bien étudiés selon les budgets. L'axe Casa-Rabat devient le lieu de prédilection des plus importants projets. Les grands groupes immobiliers comme Addoha, Alliances, CGI ont centré leur intérêt sur cette région. L'activité dans cette zone permet un niveau de rotation important des produits. Principaux indicateurs A fin mai, les ventes de ciment ont totalisé 7,49 millions de tonnes contre 6,67 millions de tonnes au cours de la période de l'année dernière, soit une progression de +12,25%. Les crédits à l'immobilier, même s'ils ont décéléré, continuent d'évoluer à +9,2%. L'état des lieux de cette activité est plutôt meilleur qu'auparavant. Il y a eu une reprise globale du secteur durant cette année. Toutefois, en fonction des segments et des régions, la situation du marché n'est pas la même. Le segment du logement social n'a pas souffert d'une baisse de la demande, bien au contraire. Le succès commercial des nouveaux projets sociaux confirme les attentes du marché. Pour les autres segments, il existe des disparités selon les régions. Ainsi, «dans les villes de Tanger, Fès et Marrakech, la reprise est là, mais pas comme il y a quelques années, alors que l'axe Casablanca-Rabat et la région d'Agadir connaissent un dynamisme commercial certain, tous segments confondus», souligne-t-on à la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI). Par segment, le logement social continue sur sa lancée. Il est appelé à se développer davantage. Pratiquement, toutes les unités sont vendues sur plans et il n'y a pas de stocks. Le gouvernement veut accélérer la cadence des réalisations pour répondre à la demande et résorber le déficit. Même dans les villes qui ont connu un ralentissement des constructions ces dernières années, on note une nette relance. A Marrakech, certains projets ont été annulés, d'autres ont été suspendus faute de preneurs, mais ces derniers mois la ville ocre connaît quelque dynamisme. Encore faut-il préciser que les prix ont été sensiblement revus à la baisse. La correction a permis de remettre les pendules à l'heure et de lancer sur le marché une offre/produit compétitive. «Il y a une reprise de la demande aussi bien de la part des nationaux que celle des étrangers dans la ville de Marrakech. Il y a une diversité dans l'offre et les acquéreurs n'ont que l'embarras du choix», a confirmé Adil Bouhaja, président de l'Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Marrakech (ALPIM). L'une des particularités du marché de l'immobilier, ces derniers temps, est sa tendance à offrir des produits dont le rapport qualité/prix est de plus en plus raisonnable. Les promoteurs investissent des créneaux répondant en quelque sorte à la demande. Ainsi, le segment du moyen standing, longtemps marginalisé, connaît une croissance confirmée. Tous les acteurs du secteur se mobilisent pour encourager ce créneau A l'instar du segment social, la FNPI a déjà demandé des mesures incitatives au profit du moyen standing pour le rendre accessible. Ce type de segment ne se conjugue pas nécessairement avec la classe moyenne. Actuellement, il ne répond pas en terme de prix aux besoins de la population cible en raison de plusieurs facteurs comme le manque d'aide spécifique de l'Etat ou la cherté du coût de revient, sans compter les problèmes d'ordre administratif et aussi les normes de densité à revoir, notamment l'option de la verticalité à reconsidérer. Outre les mesures incitatives pour l'accès à l'immobilier, qui existent pour le logement social, cette offre sera conditionnée par le respect des bénéficiaires, vis-à-vis d'autres engagements comme les formules d'épargne, de bancarisation ou de bancassurance. Nabil Benadellah, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a déjà laissé entendre que des offres en logement destinées à la classe moyenne doivent être lancées à partir de 2013. En attendant des mesures incitatives de l'Etat, le moyen standing reste un segment très porteur mais peu investi par les opérateurs. L'Etat a établi une fourchette des prix entre 600.000 DH et 800.000 DH, mais à ce prix d'acquisition seules les personnes de la classe moyenne supérieure peuvent être éligibles. Pourtant, la classe moyenne est une niche attractive vu que son nombre dépasse les 53% de la population totale marocaine. Elle est fortement concentrée entre l'axe de Rabat et Casablanca et les grandes métropoles du pays. Contrairement au logement social où il n'y a qu'une seule offre marquée par une superficie minimum de 50 m2 et un prix d'acquisition maximum de 250.000 DH, la formule dédiée à la classe moyenne peut englober plusieurs produits qui restent à définir.