Pour limiter l'impact de la crise économique sur les MRE, le gouvernement a mis en place toute une batterie de mesures au profit de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Ainsi, les MRE bénéficieront, jusqu'à fin 2009, de la gratuité des services assurés par les banques marocaines pour les opérations de transferts de fonds. Cette gratuité concerne les commissions retenues par les banques marocaines ou leurs réseaux à l'extérieur sur les transferts de fonds effectués par les Marocains du monde. Et à partir du 1er juin 2009, la commission de change a baissé de 50%. C'est l'une des mesures prises par le Comité sectoriel relatif aux MRE et présentées, au début du mois de juin dernier, à Casablanca, par Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger. Ces mesures ont été dévoilées à la presse en présence de Othman Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). «Les MRE sont davantage que des sources de devises. Ils sont surtout une source de compétence, de talent et d'investissement notamment en tourisme et en immobilier», avait souligné M. Benjelloun, mardi 2 juin, au siège de la BMCE Bank, à Casablanca. Ainsi, en matière d'accompagnement, le dispositif prévoit une intensification de l'action diplomatique pour le règlement des problèmes engendrés par la perte d'emploi et du droit au séjour. Il y a également le renforcement des services sociaux auprès des ambassades et des consulats pour une meilleure prise en charge des répercussions sociales de la crise sur les MRE. Ce plan comprend aussi une réduction de 95% des droits de chancellerie et la mise en place, par les principales administrations, de guichets uniques dédiés aux MRE. Pour le volet investissement, le gouvernement a mis en place un mécanisme d'encouragement des investissements des MRE articulé autour de trois axes. Le premier concerne un apport de fonds propres en devises d'au moins 25%. Le second est relatif à une subvention de l'Etat de 10% plafonnée à 5 millions de dirhams. Et enfin, il y a un crédit bancaire d'au plus 65 %. Pour bénéficier de cette mesure, le montant de cet investissement doit être égal au moins à 1 million de dirhams. L'instruction du dossier doit être assurée par les banques et tout le mécanisme doit être géré par la Caisse centrale de garantie (CCG). Pour les crédits immobiliers, le fonds Damane Assakane bénéficiera également aux MRE. Ces mesures arrivent à point nommé pour faire face à la baisse en volume des devises. En avril dernier, Standard & Poor's a estimé la baisse des transferts des MRE entre 5 et 10% pour l'exercice 2009. Durant l'exercice précédent, les envois de fonds des MRE ont enregistré une baisse de 2,4% par rapport à 2007. En tout, ce sont 53,65 milliards de dirhams qui ont été envoyés en 2008 par les MRE contre 57 milliards de dirhams en 2007. Les dernières statistiques de l'Office des changes abondent dans le même sens des résultats de l'étude de Standard & Poor's. Il a été décidé la création des cellules de veille stratégique au sein des missions diplomatiques et postes consulaires. «Car c'est le moyen par excellence de suivre, d'une part, l'évolution de la situation économique et sociale des pays d'accueil et d'autre part, de fournir aux autorités marocaines compétentes, une radioscopie fidèle de la situation de nos concitoyens à l'étranger», explique-t-on au département de M. Ameur.