Le pétrole est un produit trop important pour ne pas en sécuriser de manière professionnelle et rigoureuse aussi bien les approvisionnements que les stocks. C'est l'essence de la séance de travail présidée, mardi 4 mai au cabinet Royal à Rabat, par S.M le Roi Mohammed VI, sur l'examen de la stratégie pétrolière nationale. Le pétrole est un produit trop important pour ne pas en sécuriser de manière professionnelle et rigoureuse aussi bien les approvisionnements que les stocks. C'est l'essence de la séance de travail présidée, mardi 4 mai au cabinet Royal à Rabat, par S.M le Roi Mohammed VI, sur l'examen de la stratégie pétrolière nationale. À cette occasion, le souverain a privilégié les intérêts du pays en recadrant les choses autour de trois aspects essentiels : la diversification des points d'entrée des produits pétroliers, le respect des normes de sécurité et de qualité et la réalisation sur d'autres sites de nouvelles raffineries. Autrement dit, le raffineur unique du pays, en l'occurrence La Samir de Mohammedia, ne le sera plus. Les opérateurs du secteur peuvent s'ils le souhaitent investir le créneau du raffinage. L'incendie qui a ravagé la société de Mohammedia en novembre 2002 et failli mettre en danger la vie des habitants de cette ville et même ceux de Casablanca a montré les inconvénients de dépendre d'un seul producteur qui en plus est lié à une entité étrangère. N'étaient les distributeurs nationaux qui ont pris le relais au pied levé pour approvisionner le marché local et contrebalancer ainsi la défaillance du raffineur unique, le Maroc aurait certainement été en rupture de carburant. En un mot, le pays tout entier a failli payer très cher la catastrophe de Mohammedia qui au-delà des dégâts causés a mis à nu un outil vétuste et en mal de mise à niveau en termes aussi bien de sécurité des installations que de qualité des produits alors même que le cahier des charges qui a présidé à la cession en 1997 de la Samir au groupe suédo-saoudien Corral prévoyait la rénovation des équipements. Ces investissements, ce groupe ne les a pas réalisés jusqu'à aujourd'hui cherchant par tous les moyens à retarder le calendrier de la libéralisation de la filière pétrolière entrée finalement en vigueur à la date prévue en juillet 2002. Ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Boutaleb est resté imperturbable face aux manœuvres des lobbies qui ont tout tenté pour faire fléchir la position du gouvernement pour obtenir un retour sur les acquis de la libéralisation. Les hautes orientations royales ont reconfirmé les choix du pays pour poursuivre sur la voie de la diversification et de la recherche de la qualité des produits pétroliers. Dans ce sens, la nouvelle loi sur les normes de qualité qui entrera en vigueur en 2005 oblige La Samir à s'atteler rapidement à la modernisation de son outil industriel pour que sa production soit estampillée conforme. Désormais, c'est au ministère de tutelle de gérer directement la situation pétrolière dans le strict respect des intérêts du pays tout en veillant à ce que le marché national soit suffisamment approvisionné en produits de qualité sans jamais perdre de vue l'augmentation du stock stratégique. C'est le consommateur qui gagne finalement dans cette nouvelle approche dès lors qu'il n'est plus obligé d'utiliser un carburant sorti d'une seule et unique source.