La cinquième conférence ministérielle de l'OMC aura lieu à Cancun (Mexique) du 10 au 14 septembre. Le Maroc entend y défendre sa position sur l'agriculture et les thèmes dits de Singapour (Investissement, concurrence, marchés publics et facilitation des échanges), ainsi que sur les questions liées au développement. Réunis le 3 septembre dernier pour un quatrième et dernier rendez-vous visant à finaliser les positions relatives à la participation marocaine à la conférence de Cancun, les membres du Comité national des négociations commerciales semblent fins prêts pour la conférence ministérielle qui aura lieu au Mexique du 10 au 14 septembre prochain. Une position marquée, entre autres points, par l'approbation par le Maroc de l'accord relatif aux médicaments génériques auquel sont parvenus les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le samedi 30 août dernier à Genève. Cet accord « permettra aux pays les plus pauvres, en particulier, ceux qui ne fabriquent pas de produits pharmaceutiques, d'importer plus facilement des médicaments génériques meilleur marché», produits sous licences obligatoires, peut-on lire dans un communiqué de ministère du Commerce extérieur. Cet accord est jugé pleinement conforme à la position soutenue activement par la délégation marocaine à Genève. Ce qui, dit-on, donnera un nouvel élan à la conférence de Cancun. Les domaines qui feront, par ailleurs, l'objet des négociations à Cancun seront l'agriculture, les thèmes dits de Singapour (Investissement, concurrence, marchés publics et facilitation des échanges) et les questions liées au développement. S'agissant des négociations agricoles, il est prévu que la délégation marocaine insiste sur la nécessité de procéder à des réductions substantielles de toutes formes d'aides octroyées par les pays riches à leurs agriculteurs, notamment à l'élimination rapide des subventions accordées aux produits horticoles, avant que les pays en développement ne puissent réduire leurs tarifs douaniers. Ceci, étant donné que les montants importants des subventions accordées par les pays développés constituent des distorsions réelles au niveau du marché et ne permettent pas aux productions des PED d'être compétitives. De grandes divergences sont à prévoir pour ces négociations. Mustapha Mechahouri, ministre marocain du Commerce extérieur avait d'ailleurs joué un rôle de facilitation notamment au cours de la conférence mini-ministérielle de l'OMC, tenue en juillet dernier à Montréal en proposant aux USA et aux communautés européennes d'élaborer un papier conjoint à soumettre aux membres de l'OMC à la mi-août afin de relancer ces négociations. Pour ce qui est des thèmes de Singapour, le Maroc se dit prêt à faire l'effort d'adhérer à l'idée du lancement de négociations d'accords multilatéraux dans les domaines de l'investissement, de la concurrence, des marchés publics et de la facilitation des échanges. La condition marocaine reste que des avancées réelles soient opérées à Cancun dans la résolution des questions liées au développement. Pour le Maroc, parvenir à des résultats concrets dans toutes les questions liées au développement devient urgent, en vue d'accroître la confiance des pays en voie de développement et les pays les moins avancés à l'égard du processus de Doha. Le processus de préparation de la participation du Maroc à cette réunion ministérielle a été marqué par une large concertation au niveau national auquel le secteur privé et les institutions de recherche ont été invités à y participer activement. Cette concertation a eu lieu essentiellement au sein du Comité national des négociations commerciales qui siège au ministère de Commerce extérieur et dont les fonctions consistent notamment à arrêter la stratégie du Maroc dans le cadre des négociations du cycle de Doha, lancées en novembre 2001 par la quatrième conférence ministérielle de l'OMC. A noter que la présence marocaine à Cancun est assurée par Mechahouri, ainsi que plusieurs hauts cadres et fonctionnaires de l'administration marocaine chargés du dossier de l'OMC, des représentants de la Chambre de Conseillers ainsi que le secrétaire général du Conseil national du Commerce extérieur.