Si l'agriculture est apparue comme la principale pomme de discorde, entre les Etats-Unis et le groupe de Cairns, d'un côté, l'Europe et le Japon, de l'autre, des progrès sont acquis dans certains secteurs. La conférence ministérielle informelle de l'OMC à Tokyo a confirmé que la route de Cancun était pleine de nids de poules et de dos d'ânes, mais elle a aussi permis aux pays participants de clarifier leurs divergences et d'engager un véritable débat pour essayer de les surmonter. Si l'agriculture est apparue sans surprise comme la principale pomme de discorde, entre les Etats-Unis et le groupe de Cairns, d'un côté, l'Europe et le Japon, de l'autre, des progrès sont acquis ou à portée de main dans d'autres secteurs comme l'accès aux médicaments pour les pays pauvres, le traitement préférentiel en faveur des pays en développement, les règles du commerce international ou les sujets dits de Singapour. Utilisant à peu près le même vocabulaire, les deux ténors de la réunion, le représentant américain pour le commerce Bob Zoellick, et son ami le commissaire européen pour le commerce Pascal Lamy, ont évoqué le chemin difficile restant à parcourir d'ici la conférence ministérielle qui réunira les 145 pays membres de l'organisation à Cancun (Mexique), en septembre. «Nous allons trouver quelques bosses sur la route parce que certains pays ne sont pas convaincus qu'il leur faut ouvrir leur marché agricole », a dit M. Zoellick, en se livrant d'ailleurs à une attaque verbale particulièrement violente contre le protectionnisme agricole du pays hôte, le Japon. «Nous savons que cela va être agité. Nous aurons tous à faire des concessions. La difficulté est qu'elles doivent être équilibrées», a expliqué Pascal Lamy. Recevant un petit groupe de journalistes à l'issue de la conférence, le directeur général de l'OMC Supachai Panitchpakdi s'est voulu modérément optimiste. «Les choses ont avancé. Elles avancent, même si nous ne pouvons pas encore entrevoir le résultat final», a estimé M. Supachai. Par comparaison avec la précédente mini-ministérielle de Sydney fin 2002, il estime que «le niveau d'engagements des membres est en hausse». Au lieu de répéter inlassablement leurs offres initiales comme c'est souvent le cas dans les discussions de Genève, siège de l'OMC, "les gens essayent de considérer leurs positions à la lumière de la position des autres", explique le directeur général. «Je veux aller à Cancun avec un degré significatif de réalisation », a-t-il ajouté, en pointant notamment du doigt l'épineux dossier agricole.