La Fédération royale marocaine du yachting à voile a tenu samedi dernier une conférence de presse à Casablanca. L'occasion de faire le point sur un sport passionnant mais ignoré et de tracer une nouvelle politique. La mer, l'espace, la liberté et le défi, avec le vent pour seul guide. On l'aura compris. Seul un sport nautique peut rassembler tout cela à fois : le yachting à voile. Un sport aux allures inaccessibles, élitistes et surtout coûteuses. D'où le manque d'intérêt que l'on affiche à son égard dans un pays comme le Maroc et sa limitation à un certain nombre de « privilégiés ». Des clichés tout simplement faux. La conférence de presse organisée samedi dernier, à Casablanca, par la Fédération royale marocaine du yachting à voile (FRMYV) est intervenue à point nommé pour démontrer le contraire. Ceci, en étant la plate-forme d'une nouvelle politique, à court et long termes, pour la vulgarisation et l'élargissement de la base des pratiquants mais aussi en préparant la formation d'une équipe nationale et de cadres techniques. «Cette discipline connaîtra un renouveau et surprendra plus d'un », a déclaré Hassan Boukili, le président de la fédération. L'état actuel de ce sport est en effet loin d'être reluisant. On ne compte pas plus de 300 à 400 pratiquants. Les titres régionaux, notamment sur le plan maghrébin, arabe et asiatique ne manquent pas. Mais la traversée s'arrête là puisque, dans l'absence de ressources financières, l'éclat sur le plan international se fait toujours attendre. C'est justement pour pallier à ces déficiences que la fédération a engagé un bon nombre de mesures. M. Boukili et l'entraîneur national, Stéphane Krause, n'ont pas caché leur optimisme à cet égard. De l'optimisme, mais aussi du travail. A commencer par davantage de communication sur cette pratique. En d'autres mots, l'enjeu est de susciter l'envie chez le jeune, lui faire aimer et le rapprocher de ce sport nautique qui, comme le souligne le président de la fédération, «n'est pas coûteux». Pour joindre les actes aux paroles et la base des pratiquants étant formée d'enfants de bas âge (7 à 15 ans), la fédération s'est fixée comme objectif de conclure un partenariat avec le département de l'éducation nationale pour faire intégrer cette discipline dans les championnats scolaires. La fédération est également en quête de sponsors pour pouvoir engager les champions marocains dans des compétitions à l'étranger. S'agissant du plan d'action, il s'articule autour de plusieurs axes dont des compétitions, des stages et des concentrations. La semaine du 8 au 14 courant en sera le déclencheur puisque ce sera la date où le championnat du Maroc « laser radial » aura lieu à la jetée Moulay Youssef du port de Casablanca et qu'abritera le club naval de la Marine royale. Il y aura aussi un stage de l'élite nationale «Optimist » (enfants de 7 à 15 ans) pour la préparation du 2e championnat d'Afrique (18-26 juillet sur le même site) et la concentration de l'équipe nationale de la planche à voile au centre national de Mdiq. L'entraîneur Stéphane Krause aura pour tâche de former les coureurs devant représenter le Maroc aux prochains J.O d'Athènes afin d'acquérir l'expérience nécessaire et de se mesurer aux autres formations. Il ne sera pas question de médailles, le fossé étant grand avec les autres pays engagés, mais ce sera l'occasion de se frotter aux grands et préparer sérieusement les olympiades suivantes en 2008. Un stage d'entraînement de quinze jours en juillet a été prévu dans ce sens, suivi d'un autre en septembre avant une sorte de revue de la sélection lors du championnat du Maroc pour une première évaluation du niveau de l'équipe. Les quatre coureurs sélectionnés (sur treize) devront suivre des préparations physiques et spécifiques sur mer. Une structure sera créée autour de l'entraîneur qui aura pour charge d'élaborer un programme physique pour chaque coureur en fonction des résultats et des performances. Des tâches certes lourdes mais réalisables. Donner sa véritable valeur à ce sport, en faire un moyen pour la jeune génération de se forger une personnalité, étant données les qualités dont il faut disposer pour pouvoir le pratiquer, et un vecteur de développement social et dans le secteur du tourisme. Voilà des causes nobles qu'il faut défendre via un sport des plus passionnants.