Des ONG du Sud du Royaume ont entrepris, dernièrement à Genève, une opération de sensibilisation des ONG, concernant les violations des droits des Marocaines séquestrées dans les camps de Tindouf. Présents en force à Genève à l'occasion du déroulement de la 58-ème session de la Commission des droits de l'Homme, les représentants de six ONG du Sud marocain ont entrepris des contacts avec la presse internationale accréditée à Genève et des délégations gouvernementales participant aux travaux de la commission. Cette campagne revêt une importance particulière puisque le Collectif est représenté presque exclusivement de Sahraouis ayant fui l'enfer des camps de Tindouf, où ils ont tous été victimes de tortures. Leur témoignage a eu un impact considérable auprès des ONG et des délégations gouvernementales qui demeurent peu au courant des violations massives et systématiques commises par le «polisario» à l'encontre des populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Le collectif est formé de représentants du Comité pour le regroupement des familles sahraouies (COREFASA), de l'Association des parents des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf (PASVERTI), de l'Association «Al Massira» pour la défense des droits des séquestrés et prisonniers marocains dans les camps de Tindouf, et de l'Association de la tribune sahraouie pour l'unité et la fraternité (ASTRUFA). Dans tous leurs contacts, les représentants des ONG des provinces du Sud se déplacent avec un dossier composé de trois ouvrages réalisés par la COREFASA, le PASVERTI et l'Association «Al Massira»: «La vérité sur l'univers carcéral du polisario au sud de l'Algérie», «Maintien des réfugiés sahraouis en état de séquestration au sud de l'Algérie et détournement de l'aide humanitaire» et «Le calvaire des prisonniers de guerre marocains au sud de l'Algérie». Ce dossier a été présenté vendredi, lors d'une conférence de presse, organisée sous les auspices de l'Association des correspondants accrédités auprès des Nations Unies (ACANU). Lors de cette conférence, Ahmed Tarouzi (ASTRUFA), El Houcine Baida et Saadi El Ouali Salek Ould M'barek (PASVERTI), Aliya Allal (Association «Al Massira») et Younès Bathaoui (COREFASA), ont apporté un témoignage sur les tortures et autres exactions commises contre eux dans les camps de Tindouf, brandissant les traces indélébiles et accusatrices encore inscrites en lettres de sang sur leurs corps meurtris. Certains d'entre eux, tel Saadi El Ouali, a subi jusqu'à 14 ans de détention dans les sinistres geôles du polisario, les autres totalisant entre 6 et 9 ans. Le collectif a notamment rencontré Amnesty international, France libertés, etc.) et l'Organisation mondiale contre la torture, OMCT. Le représentant de l'OMCT a pris l'engagement, à l'issue de son entrevue avec le collectif, d'inclure dans sa prochaine intervention devant la commission des droits de l'Hommes, un passage consacré au cas des séquestrés de Tindouf. Le collectif a exposé devant des responsables du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés le cas des 1362 prisonniers de guerre marocains encore détenus dans les camps de Tindouf, en Algérie, dans des conditions inhumaines. Les membres du collectif ont par ailleurs entrepris des démarches pour rencontrer dans les jours à venir le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Theo Van Boven en vue de l'inciter à examiner la possibilité de mettre en place un mécanisme pertinent pour agir face aux exactions commises dans ces camps. Le collectif a également fait des démarches d'information en direction de diverses délégations gouvernementales participant aux travaux de la commission, dont celles de la France, de l'Espagne, de la Belgique ou encore de Cuba. Avec cette dernière délégation, le collectif a soulevé le cas des 3000 enfants retenus contre la volonté de leurs parents à Cuba.